La Commission électorale nationale indépendante (CENI) ne peut pas s’arroger le droit d’organiser l’élection partielle du vice-gouverneur dans la province de l’Equateur puisqu’il n’y a pas vacance à ce poste. C’est qu’estime le député national Henri-Thomas Lokondo. Il l’a dit, lundi 14 août, dans une interview accordée à Radio Okapi.
«Si on organise cette élection dans la province de l’Equateur, en violation de la constitution, de la loi électorale, ce serait du banditisme politique doublé d’une abomination juridique, consacrant la mort d’un Etat qu’on voudrait faire passer comme un Etat tricheur et maffieux», dénonce l’élu de Mbandaka.
Pour le président de l'Union congolaise pour la liberté (UCL), parti membre de la MP, la province de l’Équateur ne figure pas dans la lettre du vice-premier ministre en charge de l’Intérieur transmise à la CENI, lui demandant d’organiser l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs dans certaines provinces.
Selon lui, dans la lettre du 14 juillet par laquelle le vice premier ministre, ministre de l’Intérieur avait notifié à la CENI les vacances qui existent dans les provinces, seules les provinces ci-après sont concernées :
- Bas-Uelé
- Haut-Katanga
- Haut-Lomami
- Kasaï-central
- Kwilu
- Mongala
- Sud-Kivu
- Sud-Ubangi
- Tshopo
- Tshuapa.
«Je me suis posé la question de savoir d’où la CENI a tiré le pouvoir de mettre la province de l’Equateur dans le lot des provinces où doivent être organisées les élections intégrales ou partielles au niveau des exécutifs provinciaux», s’étonne Henri-Thomas Lokondo.
L’élu de Mbandaka pense que «vouloir à tout prix organiser l’élection partielle à l’Equateur serait une violation flagrante de la Constitution.»
«Le bureau de réception de candidatures, ne peut que recevoir les candidats des provinces où il y a vacances. Et ce ne sont pas les bureaux de réception des candidatures qui ont le pouvoir de constater les vacances», fait-il savoir.
Les propos de Lokondo sont à écouter ici:
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La CENI «se réfère aux textes»
La vacance des postes des vice-gouverneurs et/ou des gouverneurs des provinces n’est pas constatée par la CENI, mais par le ministère de l’Intérieur, et c’est le cas pour la province de l’Equateur, répond le rapporteur adjoint de la Commission électorale, Onésime Kukatula.
Il soutient que la CENI va organiser l’élection partielle du vice-gouverneur à l’Equateur en se référant à la lettre que le vice-premier ministre de l’Intérieur lui a transmise.
Dans celle-ci, le ministère de l’Intérieur déclare la vacance à ce poste [du vice-gouverneur].
«Lorsque le ministre constate la vacance, il notifie la CENI. Est-ce que nous avons une lettre de saisine provenant du vice-ministre de l’Intérieur ? La réponse est oui. Le débat il faut alors le mener ailleurs», argumente Onésime Kukatula.
Il affirme que son institution ne peut pas d’elle-même «se réveiller un matin et organiser les élections.»
Ecoutez ses propos en cliquant sur cette icône.
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