«La population peut se calmer et faire confiance à la police. Nous avons reçu les instructions de la hiérarchie pour que toutes les mesures sécuritaires soient renforcées afin que la population vaque librement à ses occupations. Que ce soient les édifices de l'Etat, que ce soient les marchés. Je crois que nous avons renforcé les mesures sécuritaires», a déclaré à Radio Okapi le général Célestin Kanyama, commissaire provincial de la police à Kinshasa au lendemain d’une attaque d’hommes armés de machettes et de fusil qui a fait au moins deux morts au marché central de Kinshasa vendredi 14 juillet.
Le responsable de la police a, en outre, demandé à la population de Kinshasa, mégalopole de près de dix millions d’habitants, à collaborer avec la police, en dénonçant les suspects.
«Nous tous, que ce soit la population, que ce soit nous-mêmes [policiers] nous devons servir de service de renseignements. Nous devons informer les services de l'Etat pour qu'ils prennent les malfrats en charge à temps. Je crois que c'est le plus important au lieu de s'accuser mutuellement», a poursuivi le général Célestin Kanyama.
Les points de contrôle nocturne et les bouclages de certains quartiers depuis plus d’un mois n’ont pas empêché des attaques ciblées contre les édifices de l’Etat parfois en plein jour.
Quatre attaques des symboles et institutions de l’Etat ont été enregistrées, en l’espace de deux mois, par des hommes armés non identifiés.
La première a été enregistrée le 17 mai dernier sur la prison centrale de Makala, causant la mort, d’après le gouvernement congolais, d’une dizaine de personnes dont quatre policiers et des dégâts matériels importants.
Le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, avait attribué cette attaque qui avait aussi occasionné l’évasion de plus de quatre mille détenus, aux adeptes de Bundu dia Mayala du député national Ne Muanda Nsemi. Ce dernier s’est évadé de prison à cette occasion.
Le 10 juin dernier, deux attaques ont été dirigées simultanément contre le Parquet de grande instance de Matete et le bureau de la police du district de Mont-Amba. L'attaque du Parquet a fait deux morts dont une policière alors que celle du district de Mont-Amba avait occasionné l'évasion des détenus ainsi que l'incendie des bâtiments et véhicules.
Le 29 juin dernier, le commissariat de la police, situé près de la maison communale de Kalamu, a été pris d'assaut par des hommes armés. Plusieurs policiers ont été blessés et l’un le garde du corps du bourgmestre de la commune de Kalamu tué.
La dernière attaque de la série remonte au vendredi dernier. L’administratrice du marché central de Kinshasa a été tuée dans son bureau ainsi que deux des policiers commis à sa sécurité par des hommes armés de machettes et d’un fusil AK-47. Les assaillants ont aussi incendié deux postes de police avant de s’évaporer dans la nature.