Six ans après le crash d’un avion de la compagnie Hewa Bora à Kisangani, le groupe «Justice et libération pour la défense et la promotion des droits de l’homme» regrette que les victimes de cet accident n’ont jamais été indemnisées.
Le 8 juillet 2011, un Boeing 727 d’Hewa Bora rate son atterrissage et s’écrase près de l’aéroport international de Bangboka à Kisangani, à plusieurs mères de la piste. Le bilan est lourd : environ 80 morts, une quarantaine de survivants. Plus de 100 passagers étaient à bord de l’avion.
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Le président du groupe «Justice et libération pour la défense et la promotion des droits de l’homme», Pierre Kibaka, interpelle le gouvernement congolais sur le sort des victimes.
«Comme vous le savez, en cas d’accident, il est tout à fait normal qu’on puisse dédommager toutes les victimes», fait-il remarquer.
«Jusqu’à ce jour, regrette M. Kibaka, ni nos frères et sœurs qui sont morts dans cet appareil moins encore les survivants n’ont reçu aucune réparation.»
Le président de l’ONG déplore le mutisme des autorités, faisant remarquer que la société Hewa Bora «a disparu». Ce qui, selon lui, complique la tâche des victimes qui cherche à obtenir réparation.
«Il est grand temps que le gouvernement congolais sache qu’il a la responsabilité de la protection de tous ses citoyens. On ne peut pas laisser des gens mourir, être victimes d’un crash comme celui-là à bord d’un avion privé, censé avoir eu tous les papiers de l’Etat congolais pour effectuer ce vol», interpelle M. Kibaka.
Vous pouvez écouter ses explications dans cet extrait sonore.
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L’appareil d’Hewa Bora venait de Kinshasa et faisait escale à Kisangani pour se rendre à Goma. La cause exacte de l’accident n’a jamais été formellement été établie.
Le jour de l’accident, une forte pluie s’abattait sur la ville de Kisangani. Certains évoquent ainsi le mauvais temps pour expliquer le drame.
L’hypothèse de la panne technique évoquée par d’autres personnes a toujours été réfutée par la compagnie aérienne.
Devant la presse, le patron d’Hewa Bora, Stavros Papaionnou, avait déclaré mardi 12 juillet 2011 qu’une «erreur de guidage des stagiaires de la Régie des voies aériennes commis à la tour de contrôle serait à l’origine de l’accident».
Le même jour, M. Papaionnou avait évoqué la question de l’indemnisation des victimes, affirmant que son entreprise est assurée à Londres auprès de Price Forbes and Partners.
Le patron d’Hewa Bora avait alors fait savoir que la procédure avait déjà commencé pour indemniser les victimes.