L'ONU ne lancera pas une mission d'enquête internationale sur les violences au Kasaï. D’après une dépêche de l’agence d’information belge Belga parvenue ce jeudi à Radio Okapi, cette décision est consécutive au retrait d'un projet de résolution au Conseil des droits de l'homme à Genève demandant une enquête internationale sur les violences au Kasaï.
Un autre projet de résolution sur la situation au Kasaï sera débattu vendredi. Il ne prévoit seulement que l'envoi d'une équipe d'experts pour l'établissement des faits. Selon ce document, les experts de l’ONU devront remettre leurs conclusions aux autorités judiciaires congolaises, renseigne Belga.
La question sur les violences au Kasaï faisait depuis lundi l’objet des débats au Conseil des droits de l'homme à Genève après que le Haut-Commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Zeid Ra’ad Al Hussein a enjoint le Conseil de mettre sur pied une commission afin d'enquêter sur les graves abus commis dans la région.
Le haut fonctionnaire de l’ONU avait accusé les autorités de la RDC d'armer une milice dénommée «Bana Mura», pour mener des attaques «contre les civils des communautés Luba et Lulua dans le Kasaï.
Mais le gouvernement congolais avait rejeté l’option d’une commission d’enquête internationale de l’ONU dans la région et avait menacé lundi de ne pas accorder l'accès à son territoire aux membres de cette commission.
Mardi dernier, le gouvernement congolais avait rappelé sa position sur la question, proposant l’option d’une enquête sur les violences au Kasaï menée sous son leadership mais appuyée techniquement par l’ONU. Et avec la nouvelle résolution qui sera débattue vendredi, le gouvernement congolais conservera donc la direction des investigations au Kasaï.
Selon un document de la nonciature apostolique de la RDC, environ trois mille personnes ont été tuées depuis octobre 2016 dans le Kasaï suite aux violences qui secouent cette région du centre de la République démocratique du Congo.