Depuis près de deux semaines, l’insécurité tend à se généraliser dans la ville de Mbuji-Mayi au Kasaï-Oriental. Dans la quasi-totalité de quartiers, «la population ne ferme plus l’œil, suite à des coups de feu qui retentissent presque toutes les nuits», ont rapporté des témoins à Radio Okapi dimanche 18 juin. Des cas d’intrusion et de vols dans les domiciles des habitants sont signalés au quotidien.
Le regain d’insécurité à la base de la psychose qui se lit dans le chef de beaucoup de personnes à Mbuji-Mayi. Le sujet est au centre de conversations.
A la nuit tombée, tout le monde se précipite à regagner la maison, par peur de tomber dans les mains des bandits. Des coups de feu, parfois à l’arme automatique, commencent très tôt; obligeant les habitants à se terrer chez eux.
Dans la nuit de jeudi à vendredi 16 juin, les armes ont retenti de minuit à 3h30 du matin. Pendant ce temps, plusieurs quartiers de la commune de Diulu étaient quadrillés par des malfrats, qui faisaient littéralement du porte-à-porte, renseignent les témoins. Il s’agit notamment de quartiers Croix rouge, Lumumba, Dipa, Hozana, Bubanji, Masanka…
Au quartier Masanka, exactement, une dame a été blessée au poignard et tous ses biens de valeur de la maison, emportés par des inconnus. Son époux, lui, a réussi à se sauver par la toiture, pendant que les assaillants s’affairaient à détruire un pan du mur de la maison.
L’insécurité à Mbuji-Mayi a fait l’objet de deux réunions successives du comité urbain de sécurité, en l’intervalle d’une semaine. «Des instructions fermes ont été données aux chefs de la police et d’autres services de sécurité», selon des sources sécuritaires, pour endiguer ce phénomène.
Mais, visiblement, rien n’y est fait. La présence massive dans la ville de nouveaux militaires venus du centre de formation de Kamina, en rajoute à la peur dans la population locale. Certaines victimes d’exactions pointent du doigt ces soldats, bien que ne détenant pas d’armes.