Le professeur Mwayila Tshiyembe, directeur de l’Institut panafricain de géopolitique de Nancy en France, qui commente les sanctions prises par l’Union Européenne (UE) contre certaines personnalités congolaises, indique que toute organisation internationale peut, de façon unilatérale, prendre des sanctions contre un Etat avec qui elle a signé des accords. Mais, il précise tout de même que la RDC peut riposter à ces sanctions en appliquant la réciprocité.
« Les sanctions sont l’un des moyens de pression à la disposition des Etats souverains ou des organisations internationales dans leurs rapports avec les partenaires. Je ne sais pas si les sanctions qui sont annoncées auront un impact sur la vie politique ou sur les personnalités concernées. Les organisations internationales peuvent prendre des actes unilatéraux. Et Ces actes unilatéraux ont des conséquences sur les Etats contre lesquels ils sont pris. Ces derniers peuvent riposter. C’est ce qu’on appelle la réciprocité », analyse Mwayila Tshiyembe.
Il fait remarquer que dès lors qu’un pays a signé des accords avec l’UE sur la gouvernance démocratique et les respects des droits de l’homme, cette dernière peut prendre des sanctions sur les personnalités de ces pays qui violent ces accords.
« Je ne sais pas si les raisons avancées par l’UE sont avérées, mais sur le principe du droit, dès lors qu’il y a un partenariat qui a été signé dans le cadre des droits de l’homme et que l’UE considérant que pour ce qui se passe en RDC, il y a des activités ou des comportements dans les chefs de la Police ou des autorités, elle peut prendre de actes unilatéraux », rappelle le professeur Mwayila Tshiyembe.
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne a pris lundi 29 mai des sanctions contre neuf personnalités congolaises qui sont interdites de voyage dans l’Union européenne et dont les avoirs financiers sont gelés.
Les personnes visées par ces sanctions sont: l'ancien et l'actuel ministre de l'Intérieur (Evariste Boshab Mabudj et Emmanuel Ramazani), le gouverneur du Kasaï-Central (Alex Kande), le gouverneur du Haut-Katanga (Jean-Claude Kazembe), deux haut gradés militaires (Eric Ruhorimbere et Muhindo Akili Mundos) un chef de milice (Gédéon Kyungu) et le directeur de l'Agence nationale de renseignement (Kalev Mutond).