Potient Tshibanda Tondoyi, maire de la ville de Mwene-Ditu, et son adjoint, Albert Mukadi, sont suspendus de leurs fonctions. Dans une décision prise mercredi 15 mars, le ministre de l’Intérieur, Emmanuel Ramazani Shadary, leur reproche «de n’avoir pas correctement joué leur rôle pour protéger la population, lors des troubles provoqués par la présence des miliciens Kamuina Nsapu ».
«Nous avons besoin des personnes qui ont la conscience de ce qu’ils font. L’arrivée de ces Kamuina Nsapu a semé la terreur et la population a été abandonnée à elle-même», a fait savoir le ministre.
M. Ramazani Shadary a expliqué que cette mesure a été prise après l’analyse d’un rapport sécuritaire des autorités provinciales. «Des failles dans la gestion de cette question ont été ressorties», a-t-il noté.
Pendant la suspension du maire de Mwene-Ditu et de son adjoint, la ville sera dirigée par Fidélie Kabinda, nommée maire intérimaire. Elle sera secondée de Joseph Koman.
Des affrontements ont éclaté entre des présumés miliciens Kamuina Nsapu et les forces de l’ordre, dimanche 12 mars à Mwene-Ditu. A la suite de ces combats, la mairie avait décrété un couvre-feu entre 20 heures et 6 heures du matin.
«De vraies solutions»
Les notables et les ressortissants du territoire de Luilu et de la ville de Mwene-Ditu dans la province de la Lomami vivant à Kinshasa s’inquiètent de l’ampleur que prend le mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu dans cette partie du pays.
Au cours d’un point de presse organisé mercredi 15 mars, ils demandent l’implication du gouvernement central dans la recherche « de vraies solutions » pour mettre un terme à ce conflit.
«Le gouvernement central doit sécuriser Mwene-Ditu. La population est aujourd’hui terrée dans les maisons. Il faut qu’elle vaque à ses occupations», a affirmé le président des ressortissants de Mwene-Ditu et Luilu, Tshibangu Munyenz.
Il a également invité les jeunes à se désolidariser de tout mouvement qui cause des morts.