La journée du 8 mars, consacrée à la défense des droits de la femme est placée sous le signe du travail décent en RDC. Le plaidoyer ce fait à travers le thème «RDC 50-50 à l’horizon 2030, investir dans le travail décent et le plein emploi dans un climat de paix et d’équité».
Marie Louise Mwange, ministre du Genre, famille et enfants indique que ce thème national s’inspire de celui exploité au niveau international. «Au niveau international, le thème de cette célébration est : l’autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution. En RDC, nous sommes un pays post conflit et il y a beaucoup à faire. Nous avons adapté le thème international à nos réalités, en mettant un accent particulier sur le travail des femmes», affirme Marie Louise Mwange.
Selon elle, son ministère va aussi organiser des activités, comme des diners de gala pour prévenir et lutter contre le cancer de l’utérus et du sein qui entravent le plein épanouissement des femmes au travail.
«Le cancer tue. Il faudra que les femmes soient informées et que cette maladie soit découverte avant. Cet argent qui sera collecté lors des diners de gala servira aussi à la réinsertion sociale des enfants extirpés des groupes armés et des mariages précoces. La place des enfants est à l’école et non dans les groupes armés », indique Marie Louise Mwange.
Pas de retombées économiques à Bunia
La journée internationale de la femme, célébrée chaque 8 mars, occasionne des dépenses dans plusieurs familles en Ituri. De nombreux opérateurs économiques en profitent pour écouler leurs marchandises et faire des bénéfices; même si ces derniers affirment qu’il y a moins d’engouement d’acheteurs en 2017 par rapport aux années antérieures. Situation qui serait due, selon eux, à l’interdiction des défilés officiels décidée ces dernières années par les autorités gouvernementales à Kinshasa .
Certains couturiers disent ne plus faire de bonnes affaires parce que peu de femmes s’habillent en pagne a l’occasion de cette journée à l’inverse de la tendance d’il y a quelques années. L’un d’entre eux affirme avoir gagné 200 dollars à l’occasion du 8 mars 2016 contre moins de 50 cette année:
«Je n’ai que deux pagnes à coudre depuis deux jours. Je ne vois pas l’importance de cette fête. C’est tout un problème pour réaliser 50 dollars, parce qu’ils ont interdit le défilé!»
Alors que les entreprises et services publics ont réservé de la boisson et des repas dans les restaurants et bars de la place pour célébrer la journée internationale des droits des femmes, le point focal au bureau du genre, famille et enfant du gouvernement provincial , Jean Marc Mazio demande aux femmes d’éviter tout gaspillage et comportement qui déshonorent la femme.
«Plus on ne se comporte pas bien le jour du 8 mars, plus on donne l’occasion aux hommes de se moquer de la femme. Nous invitons toutes les femmes à se comporter en responsables, à ne pas gaspiller les ressources. Elles ont besoin de ces ressources-là pour s’autonomiser», lance Jean Marc Mazio.