Au moins 700 agents de la Compagnie africaine d’aviation (CAA), soit 80% du personnel ont été renvoyés en congé technique depuis le début de l’année en cours. A la base de cette situation, toute la flotte de CAA n’est pas opérationnelle, d’après des sources au sein de la compagnie.
L’ancien Airbus étant en check, l’autre nouvellement acquis, s’est vu refuser le certificat de navigabilité par les autorités de l’aviation civile et a été retourné en France, indiquent les mêmes sources, précisant que ces ennuis de CAA ont commencé en janvier dernier lorsqu’elle a envoyé son gros porteur en check.
Pour le remplacer, l’Airbus A321 nouvellement acheté a atterri le 16 janvier à l’aéroport international de N’djili. Mais, cet aéronef de 18 ans d’âge est interdit d’exploitation à la suite d’un arrêté signé en 2012 par l’ancien ministre des Transports et voies de communication, Justin Kalumba, interdisant l’importation des avions de plus de 15 ans.
Mais, les syndicalistes soutiennent que cet arrêté n’a jamais été publié dans le journal officiel. En outre, Colin Misombobi, président de la délégation syndicale de CAA, explique que toute la procédure d’importation d’un avion a été correctement suivie:
«Ils ont donné le feu vert, l’avion est arrivé ici sur place à l’aéroport de N’djili. On a payé la douane. A notre grande surprise, on va nous brandir un arrêté qui n’a jamais été publié sur le journal officiel, interdisant l’importation des appareils de plus de quinze ans, alors qu’au même moment, il y a d’autres avions qui sont arrivés ici, qui sont plus âgés que cet appareil-là».
Interrogé par Radio Okapi, le vice-premier ministre et ministre en charge des Transports et Voies de communication, José Makila, n’a pas voulu s’exprimer sur ce dossier. Même attitude du côté de l’Autorité de l’aviation civile.
Entre-temps, la compagnie n’est restée qu’avec 2 Foker 50 qui ne peuvent pas desservir les 24 destinations jadis exploitées. Un opérateur économique, Paulin Kisuba, s’inquiète de répercussions négatives de cette situation sur le trafic aérien:
«Avec l’absence de CAA qui a été une compagnie qui nous a beaucoup servi pendant longtemps, nous sommes vraiment préjudiciés. Et, vous savez, nous avions avec la présence de CAA et les autres compagnies, la facilité de nous déplacer de Kisangani vers les autres villes, quatre à cinq fois la semaine. Mais, avec l’absence de CAA, nous avons l’opportunité de quitter une fois ou à la rigueur deux fois la semaine».
A la Fédération des entreprises du Congo (FEC), l’on dénonce la «démotivation des opérateurs économiques par l’Etat congolais», censé les encourager et protéger les emplois.