Revue de presse kinoise du lundi 6 février 2017.
La presse parue lundi 6 février à Kinshasa s’intéresse principalement aux obsèques d’Etienne Tshisekedi organisées à Bruxelles en Belgique.
Le Potentiel félicite le roi des Belges et son Premier ministre qui ont fait montre d’un élan spontané de solidarité avec le peuple congolais qui pleure « le père de la démocratie ». Le journal titre : « Funérailles de Tshisekedi : chapeau bas à la Belgique ».
Selon le tabloïd, le gouvernement belge s’est impliqué à fond dans l’organisation des funérailles de l’illustre disparu. Dimanche 5 février à Bruxelles, le Palais 2 de Heysel où a été exposé le corps d’Etienne Tshisekedi a été pris d’assaut par une foule impressionnante, estimée à plus decinq mille.
Le Potentiel renseigne à ce sujet que depuis le roi des Belges jusqu’au gouvernement conduit par le Premier ministre, Charles Michel, le Royaume de Belgique a prouvé qu’elle était, avec la mort d’Etienne Tshisekedi, aux côtés du peuple congolais en ce moment où toute une nation pleure son icône, une figure de proue du combat pour l’instauration en RDC d’un Etat de droit.
« Hommages à Tshisekedi. Bruxelles défie Kinshasa », titre pour sa part Le Phare.
Après deux journées de recueillement sans corps, vendredi 3 et samedi 4 février, marquées par des vagues de Congolais, d’Africains, d’Européens, d’Américains et des Asiatiques au Palais du Heysel, la journée de dimanche 5 janvier a été celle d’une démonstration de force.
La marée humaine qui s’est signalée au Palais 2 de Heysel a été perçue par les observateurs, comme un terrible défi à la ville de Kinshasa et à ses habitants. Il appartient au comité d’organisation des obsèques d’Etienne Tshisekedi au pays ainsi qu’aux millions de Congolaises et Congolais de Kinshasa comme de provinces de démontrer au monde extérieur que l’illustre disparu était un « grand » parmi les grands dans l’univers politique non seulement congolais, africain mais aussi mondial, écrit le quotidien, pour qui, « Bruxelles a révélé une dimension internationale de Tshisekedi jusque-là très mal perçue par ses propres compatriotes ».
Le Phare rappelle que le Palais 2 de Heysel est étroitement lié à l’histoire de la Belgique et du Congo : « C’est ici en effet que de jeunes politiciens, intellectuels et chefs coutumiers du Congo/Belge s’étaient retrouvés en 1958, à l’occasion d’une exposition culturelle universelle où ils étaient invités par la métropole. Ce forum leur avait permis de s’ouvrir au monde et de s’imprégner des idées nouvelles sur l’émancipation des colonies d’Afrique ».
L’Avenir revient aussi sur le même sujet et fait remarquer : « Des milliers de Congolais rendent hommage à Etienne Tshisekedi ». Etienne Tshisekedi, c’est un grand esprit qui est parti. Raison pour laquelle la Belgique a voulu à sa manière l’honorer en offrant une salle d’au moins 9 000 personnes pour les obsèques. Et ce, sans oublier ceux qui étaient dehors et qui n’ont pas pu se frayer une place à l’intérieur, révèle le tabloïd.
Présent à Bruxelles mais loin des foules du palais de Heysel, « Samy Badibanga pleure Tshisekedi », titre Forum des As.
Pour pleurer Etienne Tshisekedi, Samy Badibanga Ntita n’a pas spécialement besoin de sa casquette de Premier ministre. Il pleure Tshisekedi en tant que « Fils-maison », note le journal.
« Samy » perd d’abord son père. Jeune loup de l’UDPS, le combattant Samy Badibanga se voit sevré à jamais de celui qui a été longtemps son mentor en politique. L’on comprend dès lors la profondeur du message de condoléances envoyé depuis … Bruxelles où séjournait encore le Premier ministre. Comme par un hasard de calendrier, peut-on lire dans les colonnes du journal.
« Samy Badibanga lance un appel à la mobilisation générale », titre de son côté La Prospérité.
« J’appelle tous les partisans du défunt et tous ceux qui se revendiquent de son idéal politique à saisir l’occasion de ce malheureux événement pour, non seulement sauvegarder l’unité du parti, mais aussi et surtout, créer les conditions du rassemblement de toutes les tendances se réclamant de l’idéal des pères fondateurs de l’UDPS afin de continuer l’œuvre d’Etienne Tshisekedi », déclare ouvertement, dans un message signé à Bruxelles, ce 4 février 2017, Samy Badibanga Ntita.
A tout le peuple congolais, Samy Badibanga demande de s’unir dans cette épreuve, pour le respect de la mémoire de l’illustre disparu et la poursuite de sa contribution pacifique pour la démocratie, l’Etat de droit et la liberté, poursuit La Prospérité.
Dans un autre registre, Africa News révèle une « Présence louche de Kengo à Genève ».
Le journal rappelle d’abord qu’une délégation de sept évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) conduite par Mgr Marcel Utembi, archevêque de Kisangani et président de ce regroupement religieux, a quitté Kinshasa dimanche 29 janvier 2017 pour une visite pastorale à Genève, en Suisse. Entre temps, les esprits sont alertés avec la nouvelle de la présence de Léon Kengo dans la capitale suisse, en provenance de Bruxelles.
En faisant un rapprochement avec la question du plan B, Africa News croit savoir que la raison de la présence de Léon Kengo wa Dondo, serait de faire le forcing aux évêques pour le fauteuil présidentiel, étant donné que le président du Sénat est « l’héritier constitutionnel de ce fauteuil, en cas d’empêchement du Président de la République en fonction ».