Une nouvelle guerre contre la République démocratique du Congo (RDC) est en préparation à partir de l’Ouganda, a alerté le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, lors d’un point de presse qu’il a organisé dimanche 15 janvier dans sa résidence à Goma.
Selon lui, l’ancien colonel Sulutani Makenga de l’ex-M23 avec d’autres officiers de cette rébellion viennent de s’échapper pour la deuxième fois de leur résidence surveillée en Ouganda, en direction de Bunagana, localité frontalière entre la RDC et l’Ouganda, à 70 km au Nord Est de Goma.
« Je voudrais, devant toute l’opinion nationale et internationale, confirmer, des sources ougandaises, que Makenga et tous les éléments ex-M23 ont fui des milieux où ils étaient hébergés à destination de la RDC pour vouloir attaquer encore une fois la RDC », a affirmé Julien Paluku.
(Alerte suite 2)les hommes identifiés dans la machine meurtrière:MAKENGA,MBONEZA,Jean Claude SEJINSHI, Emmanuel KABUNDI, NGABO et GACHERI— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) 15 janvier 2017
Le gouverneur condamne l’Ouganda qui « formate cette entreprise meurtrière ».
« C’est ici l’occasion de dénoncer les autorités ougandaises qui laissent faire ces genres d’activités. Le 11 novembre 2016, j’avais fait la même sonnette d’alarme et il avait intercepté pour taire cette aventure », a rappelé Julien Paluku.
D’après toujours le gouverneur du Nord Kivu, une trentaine parmi ces assaillants armés tentent « de rassembler les mécontents du M23 » pour attaquer la RDC et déstabiliser le pays.
( Alerte Suite 1):7 armes AKA47 et 1 PKM arrêtées dans une voiture toyota Corolla, plaque 798B à KISORO en face de BUNAGANA— JULIEN PALUKU (@julienpalukucom) 15 janvier 2017
Ecouter les propos de Julien Paluku dans cet extrait sonore.
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La rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) a débuté en mi-avril 2012, suite à une mutinerie au sein de l’armée congolaise. C’est en mai que ce courant politico-militaire fut officiellement lancé. Selon ses initiateurs, le but de ce mouvement est de «redynamiser l’application» de l’accord de paix signé le 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et l’ex-rébellion du Congrès national pour la défense peuple (CNDP) dirigé alors par Laurent Nkunda.
Cinq mois après sa création, le M23 occupent tous les villages situés sur l’axe Kiwanja-Ishasha, long de 60 kilomètres au nord-est du territoire de Rutshuru (Nord-Kivu). En novembre 2012, la rébellion de Sulutani Makenga occupe la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu.
Après la prise de Goma, le M23 a exigé l’ouverture des négociations avec Kinshasa à Kampala en échange de leur retrait. Le gouvernement de la RDC va prendre en compte cette revendication. Ces pourparlers échouent en décembre et les armes ont de nouveau retenti au Nord-Kivu. Au cours d’une contre-offensive de 5 jours déclenchée par les FARDC le 25 octobre 2013 depuis la région de Kibumba, à 30 kilomètres de Goma, dans le Nord-Kivu, l’armée a infligé un dur revers aux rebelles.
La contre-offensive est menée par une unité commandée par feu le colonel Mamadou Ndala, avec l’appui de la brigade d’intervention de la Monusco. Celle-ci a été créée par le Conseil de sécurité de l’Onu, jeudi 28 mars 2013, pour combattre les groupes armés opérant dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Après l’anéantissement des rebelles du M23, certains officiers vont trouver refuge auprès des pays voisins de la RDC. Sulutani Makenga, accusé par le gouverneur Julien Paluku, de réorganiser cette rébellion, va s’abriter en Ouganda, en novembre 2013.