Revue de presse kinoise du mardi 10 janvier 2017
La Majorité présidentielle a lancé, lundi 9 janvier sa centrale électorale : une cellule technique censée préparer les différents partis de cette plateforme de soutien à Joseph Kabila aux scrutins en vue. C’est le sujet exploité par les journaux parus mardi 10 janvier à Kinshasa.
Pour Le Potentiel, la MP s’adonne à un exercice périlleux dans lequel sont mis en jeu l’avenir et l’unité de la famille politique du chef de l’Etat. Le journal fait remarquer qu’il y a déjà « des fissures perceptibles » au sein de cette plateforme politique à cause de la guerre des dauphins, car le chef de l’Etat, s’est engagé à ne pas se représenter au terme de la transition, conformément à l’accord du 31 décembre signé au centre interdiocésain.
Plusieurs signes sont à la base de ce que le quotidien qualifie de « crise latente » notamment les contradictions sur la compréhension de l’accord du 31 décembre 2016, la gestion des ambitions et le souci d’émancipation de certains membres et partis politiques de la MP.
« Ça bouillonne dans tous les sens. En cause : la gestion des ambitions et surtout l’assurance d’un avenir politique radieux. Cela se caractérise par des sons discordants sur l’appréhension de l’accord du 31 décembre 2016. Certains membres estiment que le temps est venu de s’émanciper », peut-on lire dans les colonnes du journal qui indique que « l’hypothèse d’une implosion en plein vol devient de plus en plus évidente ».
L’Avenir analyse autrement le lancement de la Centrale électorale de la MP. Pour le quotidien, c’est « un acte de foi de Joseph Kabila ».
« Cette centrale électorale, c’est donc un acte de foi, mieux un acte d’engagement du Président de la République Joseph Kabila Kabange, de donner la chance à l’accord de la Saint Sylvestre qui aligne l’élection présidentielle, les législatives nationales et provinciales à la fin de cette année », écrit le journal.
Citant Pius Muabilu, leader d’un parti de la mouvance kabiliste, L’Avenir pense qu’avec le lancement de la centrale électorale, Joseph Kabila a pris de l’avance. « Tous ceux qui pensaient qu’on était en train de blaguer, en ont eu pour leur compte aujourd’hui. Et tous ceux qui croient qu’ils peuvent encore chercher des postes après plusieurs morts, causés par eux, doivent se rendre compte de l’évidence, qu’aujourd’hui, la MP est partie pour des élections à tous les niveaux. « Là je crois que les gens peuvent réfléchir deux fois », affirme-t-il.
Kabila passe donc à la vitesse supérieure, estime La Prospérité qui titre : «Elections en RDC. La Majorité veut frapper fort » !
La page de discours élogieux, derrière des dialogues à l’infini, est définitivement tournée, note La Prospérité. Pour la Majorité, l’heure est donc venue de donner au peuple congolais l’occasion de trancher.
La volonté de solliciter le suffrage du peuple est tellement évidente qu’il ne reste plus qu’à la CENI de fixer les dates des scrutins, pour que la Majorité rafle des voix partout et l’emporte, haut la main. C’est la volonté du secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, exprimée dans les colonnes de La Prospérité.
Seulement, précise le quotidien, il faudrait un peu de patience aussi avant de connaître l’homme ou la femme qui conduira la liste MP à la prochaine présidentielle.
«La MP est en ordre de bataille», font remarquer Le Phare et Forum des As à ce sujet.
Mais Le Phare se projette déjà dans la composition du futur gouvernement et titre : «Le Rassemblement pour un format de 45 ministres».
Selon des sources du journal, les délégués de la Majorité présidentielle et du Rassemblement sont attendus mercredi 11 janvier 2017 au Centre Interdiocésain. Chaque partie prenante devrait notamment dévoiler ses suggestions au sujet du format du gouvernement et des portefeuilles ministériels convoités, du chronogramme précis des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales, des listes de personnes à gracier ou libérer dans le cadre des mesures de décrispation politique.
Le Rassemblement aurait déjà finalisé ses propositions et opté pour un format de 45 ministres. En sus du Premier ministre à présenter par l’UDPS-ce qui est déjà acquis au regard du quitus donné à Tshisekedi par ses pairs de cette méga plate-forme politique-celle-ci revendiquerait les portefeuilles de l’Intérieur, de la Justice, des Finances, de l’Economie, du Plan, des Transports et des Mines.
En ce qui concerne la mise en place du Gouvernement de Transition, le Rassemblement tablerait sur la date du 15 janvier 2017. Quant à son investiture au niveau de l’Assemblée Nationale, on avance la date du 20 janvier 2017, révèle Le Phare.