Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a déclaré mardi 29 novembre le Sud du territoire de Lubero «zone sans armes». Il a fait cette déclaration à Luhanga, où environ trente personnes ont été tuées par des hommes armés dans la nuit de samedi à dimanche dernier.
Julien Paluku a insisté sur la répression de la détention illégale d’armes dans la zone:
«Le Sud de Lubero est déclaré sans armes. C’est-à-dire, ne sont autorisés à détenir les armes que les militaires et policiers. Parce qu’on ne peut accepter que trente, quarante, personnes meurent à la suite du banditisme. Nous devons vraiment nous préoccuper des vies humaines.»
Le gouverneur Julien Paluku conduisait à Luhanga une délégation mixte gouvernement provincial – MONUSCO - Baraza la Wazee, pour chercher une solution durable à l’insécurité dans la zone.
En plus d’apporter le message de compassion aux victimes du massacre, il a proposé quelques solutions pour stabiliser le secteur. D’abord l’armée va renforcer sa présence dans la zone, puis planifier une opération de traque contre toutes les milices armées.
En plus, a poursuivi Julien Paluku, «des dispositions seront prises par la justice militaire» pour ouvrir une enquête et s’assurer que les auteurs des massacres seront punis.
Village fantôme
Situé dans le groupement Itala, à environ 200 kms au nord de Goma au sud du territoire de Lubero, Luhanga est devenu un village fantôme. La population Nande a fui l’insécurité vers Kirumba depuis au moins un mois. Et après la dernière attaque de la nuit de samedi à dimanche, les quelques centaines de familles hutues rescapées ont trouvé refuge près de la base locale de la MONUSCO, à environ 1 km du lieu de drame.
La délégation du Baraza intercommunautaire, elle, est restée sur place pour tenter de concilier les positions des différentes communautés.
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Entre-temps, les populations déplacées de Luhanga demandent au gouvernement de trouver une solution durable à l’insécurité dans cette région de Lubero. Selon Jean-Marie Kachandazi, représentant de la communauté hutue au sud de Lubero, près de mille deux cents ménages déplacés vivaient dans la zone de Luhanga. Maintenant, il dit ne pas savoir comment ces personnes vont vivre dans un environnement aussi insécurisé.
Ces familles sont venues de villages Bwambale, Kalevya, Buhotyo, Mukeberwa, Butalika, Kyuto et autres. C’est depuis des mois qu’elles sont en déplacements récurrents, fuyant à chaque fois les attaques des hommes armés.