Le meeting programmé par le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement samedi 5 novembre à Kinshasa a été étouffé par la police. Un dispositif policier a été observé dans le quartier résidentiel du président du Rassemblement, Etienne Tshisekedi, et à la permanence de son parti, l’UDPS.
Des barricades érigées sur les avenues qui donnent accès à la résidence du leader de l’UDPS avec des camionnettes des policiers armés ont empêché tout mouvement de sortie ou d’entrée à la 10eme rue à Limete.
Quelques attroupements des militants de l’opposition ont été observés sur les rues Canias et Pétunias au quartier résidentiel du leader de l’UDPS. Ils murmuraient et protestaient contre la forte présence policière.
Le secrétaire général du parti, Jean-Marc Kabund, dit avoir été aussi empêché de sortir de chez lui. Il a dénoncé la volonté du président Joseph Kabila de rester au pouvoir au-delà de la fin de son dernier mandat constitutionnel:
«Nous faisons remarquer à l’opinion la volonté de Monsieur Kabila de museler le Rassemblement pour organiser un passage en force […] C’est encore une mise en garde que nous faisons à Monsieur Kabila de se préparer à quitter le pouvoir le 19 décembre. Nous sommes dans cette logique de mettre la pression sur le régime Kabila pour respecter notre constitution.»
Pour lui, «le grand message qui est passé aujourd’hui, c’est que Monsieur Kabila a peur du Rassemblement.»
Le climat de morosité a régné devant la résidence d’Etienne Tshisekedi. Vovo, une militante du parti, a témoigné:
«A la 12eme Rue, il y avait la barricade [érigée par] des policiers armés jusqu’aux dents. Ils commençaient à jeter des grenades. Alors, je suis tombée et j’ai eu un choc à la jambe droite.»
La lutte va toutefois se poursuivre pour faire respecter la constitution, scandaient les sympathisants du parti.
Deux arrestations, selon la police
Sur le boulevard Triomphal, cet espace prévu pour le meeting du Rassemblement de l’opposition, a été transformé à un terrain de football par les policiers déployés sur place, selon des sources locales.
Des camionnettes de la police étaient perceptibles sur le lieu et aucun attroupement de la population n’a été toléré par les forces de l’ordre, ont indiqué les mêmes sources.
Conformément à l’interdiction des manifestations publique à caractère politique décidée par les autorités de la ville, la police avait déjà prévenu qu’elle empêcherait tout attroupement ce samedi.
La police parle de deux personnes arrêtées. En revanche, il n’y a pas eu de morts ni de blessés, indique le porte-parole de la PNC, le colonel Pierrot Mwanamputu, dans cet extrait sonore:
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