Un groupe d'experts des droits de l'homme des Nations Unies a appelé jeudi 3 novembre les autorités de la RDC à lever une interdiction « injustifiée » des manifestations dans la capitale, Kinshasa.
L'interdiction a été imposée en septembre après des manifestations qui ont été brutalement réprimées par les forces de sécurité, laissant des dizaines de personnes mortes et blessées.
«Les droits à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique et d'association sont des droits fondamentaux garantis par le droit international. Ces droits ne peuvent être limités que dans des circonstances très précises et étroitement définies», ont déclaré les experts.
Ces experts sont Mainia Kiai, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté d'association et de manifestation pacifique, Michel Forst, Rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l'homme, et David Kaye, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des libertés d'opinion et d'expression.
«Il est clair que la situation actuelle en RDC ne justifie pas l'interdiction générale des manifestations dans certaines villes », ont-ils noté, précisant qu’«étant donné que le pays se trouve dans une période électorale hautement contestée, les citoyens devraient avoir davantage d'espace pour exprimer leurs libertés fondamentales».
Depuis que l'interdiction des manifestations à Kinshasa a pris effet le 22 septembre, au moins quatre manifestations ont été annulées.
« Dans la perspective des manifestations à venir, en particulier celles prévues pour le 5 novembre, ont ajouté les experts de l’ONU, nous exhortons les autorités congolaises à révoquer leur décision d'interdire les manifestations».
L’interdiction de manifestations politiques est aussi en vigueur à Kalemie dans la province du Tanganyika et à Lubumbashi dans le Haut Katanga.
La police fera observer l’interdiction
Dans un communiqué publié le même jeudi, la police promet qu'elle fera observer la mesure d'interdiction de manifestations politiques prise par les autorités.
Le document annonce que des unités de police vont « intensifier leur présence dans tous les points chauds et sites stratégiques » pour « faire observer l’interdiction de l'exercice de toute action à caractère politique non autorisée ».
Au sujet de la date du 5 novembre où l’opposition compte organiser une manifestation, la police fait savoir que c’est une « journée ordinaire, comme tant d'autres, où tout le monde vaquera librement à ses occupations, et qu'aucune perturbation de l’ordre public ne sera tolérée ».