Cent trente-huit personnes arrêtées pendant les émeutes qui ont secoué la ville de Kinshasa la semaine dernière ont déjà été jugées en procédure de flagrance. Trente-huit personnes ont été acquittées alors que cent autres ont été condamnées à des peines allant de 45 jours à 25 ans de prison.
Ces personnes étaient poursuivies pour pillages, incendies et destructions méchantes lors des échauffourées des 19 et 20 septembre derniers. Elles ont été jugées au Tribunal de grande instance et de paix de la Gombe, au Tribunal de paix de Makala, au Tribunal de grande instance de Kalamu et au Tribunal de paix de Kasa-Vubu.
Soixante-huit autres personnes interpellées pour les mêmes raisons attendent d’être présentées devant les juges.
Le président du collectif des avocats qui défendent ces personnes, Me Papy Niango, affirme que le procureur n’a pas fourni d’« indices sérieux » de culpabilité des prévenus.
« Le procureur ne nous a pas produit des indices sérieux pouvant permettre au juge d’asseoir sa conviction sur la culpabilité des uns et des autres », soutient-il.
Me Niango demande aux juges de faire preuve d’indépendance.
« Nous en appelons à la bonne foi de chacun et de tous. Que les juges soient à l’abri de toute influence négative pouvant hypothéquer son indépendance et son objectivité », indique l’avocat.
Le collectif des avocats qui défendent ces prévenus n’exigent pas d’honoraire sur recommandation de l’Institut des droits humains et de l’Association congolaise pour l’accès à la justice.
La capitale de la RDC a été secouée par des violences meurtrières en marge d’une manifestation de l’opposition les 19 et 20 septembre derniers. Des émeutes qui ont fait 32 morts selon les autorités. L’opposition fait état d’un bilan d’une centaine de morts. Plusieurs bâtiments et commerces avaient pillés et incendiés.