Les derniers évènements qui ont endeuillé, lundi et mardi, plusieurs familles de Kinshasa préoccupent encore la classe politique congolaise. Invité de Radio Okapi vendredi 23 septembre, le député national Patrick Kakwata appelle les chefs des partis politiques à sensibiliser leurs militants à l’éducation civique et à l’amour du prochain. A l’occasion, l’élu de Kolwezi, actuel chef-lieu du Lualaba, a invité toute la classe politique congolaise à participer aux travaux du dialogue dont la configuration doit être revue, d’après lui.
Radio Okapi : Patrick Kakwata, Bonjour. La RDC mais plus particulièrement la ville de Kinshasa vient de connaitre de douloureux événements avec la mort des dizaines de personnes à la suite de la marche qui a été organisé par quelques partis de l’opposition. Vous êtes députés national et comment vous réagissez par rapport à ces événements ?
Patrick Kakwata : cela nous écœure profondément et pareille situation, nous ne pouvons pas l’accepter. Ca démontre le manque d’amour de la patrie et du prochain. La devise de notre parti (Mouvement des réformateurs libéraux) est claire: «La liberté de réformer dans l’amour». Nous passons tout notre temps, chaque jour ou une fois par semaine à éduquer nos militants et à les sensibiliser au civisme patriotique, à l’amour de la partie ainsi qu’à l’amour du prochain. C’est ce que chaque leader doit faire. Chaque parti politique doit faire qu’il y ait une journée aux séances patriotiques pour inculquer le civisme patriotique et l’amour de la partie et celui du prochain. Ces jours-là, le sang a coulé et nous n’allons pas les passer inaperçu. Je profite de votre micro pour présenter mes condoléances aux familles éprouvées pour dire que nous compatissons ensemble avec ces familles. Ça nous fait très mal.
Radio Okapi : Est-ce qu’il y a des choses à faire pour éviter à l’avenir des telles situations ?
Patrick Kakwata : Manifester est un droit acquis à tout le monde et la constitution le reconnait. Mais comment les manifestations doivent-elles se faire et être encadrées ? C’est un devoir des leaders et des partis politiques de sensibiliser les militants que nous devons manifester. Mais ceux-là qui demandent la manifestation doivent être en mesure de mettre des moyens très efficaces afin qu’ils puissent encadrer ces manifestations pour qu’il n’y ait pas de casses, débordements et pertes en vie humaine.
Radio Okapi : Lorsqu’on entend les prises de positions actuellement, c’est comme s’il y avait dans le chef de responsables des partis qui ont organisé cette marche la volonté ou la décision d’avoir demandé à leurs militants de casser. Vous ne pensez pas que d’un côté, il y a des gens qui veulent marcher pacifiquement et de l’autre, ceux qui en profitent pour commettre l’irréparable ?
Patrick Kakwata : Il est difficile pour moi de dire qu’il y avait dans le chef de ceux qui voulaient marcher l’intention de créer l’irréparable. C’est à la justice de nous déterminer car tout un chacun jouit de la présomption d’innocence à ce jour. Pour ma part, c’est un devoir de chaque parti politique, de chaque leader de sensibiliser et d’éduquer le peuple en disant qu’il ne faudrait pas qu’il y ait des débordements parce que quand nous détruisons, c’est encore nous qui allons souffrir demain. Il faudrait sensibiliser et éduquer tout un chacun au civisme patriotique, à l’amour de la patrie et du prochain. Même s’il y a des groupuscules de ceux qui veulent détruire, ceux qui sont bien sensibilisés sur le civisme patriotique seront là non seulement pour manifester mais également pour contrôler les autres.
Radio Okapi : Qu’est-ce qui fait que vous, responsable des partis politiques, vous ne prenez pas assez de temps pour pouvoir inculquer cela [civisme patriotique] à vos militants ?
Patrick Kakwata : Je profite de votre micro pour appeler les leaders de partis politiques de la majorité et de l’opposition d’organiser des cours de civisme patriotique, de l’amour de la patrie et du prochain.
Radio Okapi : Les travaux du dialogue reprennent ce vendredi. Certaines personnes plaident pour que le facilitateur travaille de manière à rapprocher les positions des uns et des autres. Donc ceux qui font partie de ce forum et ceux qui n’y sont pas. Quel est votre avis là-dessus ?
Patrick Kakwata : Le dialogue a été demandé pour trouver une solution à quelque chose qui se voyait déjà à l’horizon en train de venir. Ce qui est arrivé les 19 et 20 septembre est déplorable mais nous sommes en train d’évoluer. Il devient impératif à ce que tous les politiciens se mettent autour d’une table. Le moment est venu où nous devons mettre de l’eau dans nos vins pour approcher nos points de vue pour l’amour de la patrie et du prochain. Que le facilitateur puisse encore multiplier ses efforts afin de faire venir ceux-là qui ne sont pas encore venus autour de la table. Que ces derniers puissent aussi mettre de l’eau dans le vin pour approcher cette table. Que nous puissions revoir la configuration actuelle du format du dialogue et que nous puissions avoir un accord politique consensuel, potable qui permettra à ce que nous ayons des élections à bonne date consensuelle.
Propos recueillis par Pellet Kipela Mondo:
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