Dans une déclaration publiée vendredi 23 septembre, la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a mis en garde tous les acteurs impliqués dans les échauffourées qui ont fait plusieurs ces derniers jours à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC).
«Mon Bureau enquête en République Démocratique du Congo depuis 2004 et notre travail continue. Je n’hésiterai pas à agir si des actes constitutifs de crimes relevant de la compétence de la Cour sont commis et à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour poursuivre en justice les personnes responsables en conformité avec le principe de complémentarité», a menacé la Procureure Bensouda.
Elle a dit surveiller «avec une extrême vigilance la situation sur le terrain», notamment en rapport avec des actes dont il est allégué qu’ils pourraient constituer des crimes de la compétence de la Cour pénale internationale.
Fatou Bensouda a par ailleurs appelé «toutes les parties potentiellement impliquées et tous les acteurs congolais» au calme et à la retenue, et à s’abstenir de tout acte de violence contre les personnes et les biens.
Elle a également appelé les acteurs de tous bords à exhorter leurs partisans, sympathisants et agents à s’abstenir de tout acte de violence criminelle contre les individus, «ceci d’une façon claire et sans équivoque, et à prendre les mesures nécessaires afin de prévenir la commission de tels actes.»
Au moins trente-deux personnes ont été tuées lundi et mardi dans la marche de l’opposition qui a tourné en émeutes, selon un bilan officiel établi par la Police nationale congolaise (PNC). De son côté, l’UDPS, l’un des principaux partis qui ont appelé à manifester, évoque un bilan plus lourd de cent morts.
De son côté, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié un bilan provisoire d’«au moins une trentaine de personnes tuées dans les journées de 19 et 20 septembre à Kinshasa. On a enregistré aussi 126 blessés à Beni, Kinshasa, Matadi et Goma». Au total, 368 personnes ont été arrêtées par la PNC, les FARDC et l’ANR (Agence nationale des renseignements) à Bandundu, Beni, Goma, Kindu, Kisangani, Kinshasa, Matadi et Tshikapa, selon la même source.