Barnabé Kikaya, conseiller diplomatique du chef de l’Etat congolais Joseph Kabila, a déclaré vendredi 16 septembre qu'il était en mission à Washington pour plaider afin que les Etats-Unis n’imposent pas de sanctions contre des responsables congolais.
«Je suis dans une mission de plaidoyer parce qu'il y a deux résolutions qui étaient en cours à la Chambre pour imposer des sanctions aux officiels congolais », a déclaré M. Kikaya à l’agence Reuters.
Le conseiller de Joseph Kabila a indiqué qu’il voulait convaincre les autorités américaines que les sanctions ne sont pas une solution pour aider la RDC à résoudre ses problèmes.
Washington a menacé de sanctions les personnalités congolaises responsables des retards dans le processus électoral congolais.
Actuellement se tient en RDC un dialogue politique censé permettre de trouver une sortie à la crise liée à un éventuel report de l’élection présidentielle prévue avant la fin de cette année.
Plusieurs partis de l'opposition boycottent ce forum, estimant qu'il fait partie d'une stratégie pour permettre au président Kabila de rester au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat qui doit prendre fin en décembre prochain.
Au cours de ce dialogue, la majorité et la frange de l’opposition qui y participent se sont mises d’accord pour commencer le cycle électoral par la présidentielle et les législatives provinciales et nationales mais la date des scrutins n’a pas encore été fixée.
Un haut responsable du département d'Etat américain a déclaré à Reuters sous couvert d’anonymat que les Etats-Unis soutiennent ces discussions qui incluent l'opposition et la société civile. Mais, a-t-il ajouté, il y avait encore un manque de clarté sur le contenu précis de l'accord.
« Nous voulons voir ce qu'il en sortira », a indiqué la même source à Reuters.
Les Etats-Unis ont insisté à nouveau vendredi qu'ils étaient prêts à envisager des sanctions ciblées contre les personnes qui cherchent à saper les institutions démocratiques en RDC et le processus électoral.
«Nous sommes prêts à envisager des sanctions ciblées dans ces circonstances », a indiqué le fonctionnaire du Département d’Etat américain cité par Reuters.
Barnabé Kikaya a nié que Kabila cherche à rester au pouvoir, rejetant les accusations d’un retard du processus électoral « délibérément conçu ».
La Constitution « signifie beaucoup pour lui [Joseph Kabila] et elle ne sera pas violée », a déclaré M. Kikaya.
Lorsqu'on lui demande pourquoi Kabila n'a pas publiquement déclaré qu'il ne cherchait pas à prolonger son mandat, M. Kikaya a répondu:
« Il l’a clairement fait savoir à chaque occasion. Il est écrit dans la constitution qu'il ne peut pas [briguer un troisième mandat] et la constitution n'a pas changé ».
Avec Reuters