Des échauffourées ont opposé des militants de l’UDPS et les forces de l’ordre mardi 2 août autour du siège de ce parti d’opposition situé à la 10e rue de la commune de Limete à Kinshasa. D’après des témoins, des gaz lacrymogènes ont été jetés par les forces de l’ordre pour disperser des militants de cette formation politique.
L’UDPS et la police ont chacune une explication de l’origine de ces incidents.
D’après Augustin Kabuya, attaché de presse d’Etienne Tshisekedi et chargé de communication adjoint du parti joint au téléphone par Radio Okapi en début de soirée, un militant de l’UDPS a été tué par balle par un militaire à la 15e rue de la commune de Limete.
Alertés, poursuit la même source, les autres militants sont accourus pour récupérer le corps du jeune homme qu’ils ont amené au siège du parti avant l’intervention des forces de l’ordre.
« Il y a des militaires qui ont tué un combattant au niveau de la 15e rue. Quand les autres combattants sont allés récupérer le corps, ils l’ont amené à la permanence. On les a pourchassés jusqu’à la permanence. Au moment où nous parlons, la situation s’est dirigée même vers la résidence du président Tshisekedi [située à quelques mètres du siège du parti, NDLR]. Il y a des gaz lacrymogènes qui sont jetés dans la résidence du président Tshisekedi », raconte Augustin Kabuya.
Interrogé au sujet du corps de la personne tuée, il indique qu’il a été emporté par la police :
« Il y a une équipe de la police qui s’est dirigée vers la permanence pour voler le corps et partir avec vers une destination inconnue. »
Augustin Kabuya demande « aux autorités de la place de faire attention pour que la situation ne puisse pas s’aggraver ».
Un conflit familial qui dégénère
Selon la police, l’incident est parti d’une bagarre entre deux familles en conflit parties récupérer les corps de leurs parents à la morgue de l’hôpital Saint Joseph à Limete. Les deux familles étaient accompagnées des motocyclistes.
L’une des familles aurait alors fait appel à un militaire commis à la garde du Motel FIKIN pour séparer les deux camps.
Selon le porte-parole de la police congolaise, colonel Mwanamputu, le militaire appelé à la rescousse a ouvert le feu par mégarde, tuant un jeune d’une trentaine d’années.
Joint également au téléphone, il a raconté les incidents qui se sont produits à Limete :
« Cherchant à ramener le calme, le caporal César Lokala a ouvert le feu dans la mêlée. Une balle mortelle va atteindre un membre de la délégation d’une des familles en conflit qui va succomber sur place. Les motards d’une des parties en conflit vont arborer l’infortuné des vêtements frappés des insignes de l’UDPS et vont ramener le corps à la permanence de la 10e rue où les militants de l’UDPS se sont mis à brûler des pneus et à entreposer les débris sur le petit boulevard et le boulevard Lumumba. Informée de cette perturbation de l’ordre public, la hiérarchie de la police a dépêché le commandant du groupe mobile d’intervention. »
Le colonel Mwanamputu indique que le calme a été rétabli et le trafic a repris son cours à la 10e rue.
Au sujet du militaire qui a ouvert le feu, le porte-parole de la police indique qu’il a été « appréhendé » par la police et « déféré » devant l’auditorat militaire.
La même source indique qu’un bus a été incendié lors de ces incidents.
Dans un communiqué publié dans la soirée, l’UDPS a condamné « l’assassinat » d’un de ses « combattants » par un « élément de la Garde Républicaine ». Le parti a «condamné cet acte barbare et inhumain et a exigé la condamnation de ses auteurs par la justice».