Dialogue: le Rassemblement de l’opposition appelle l’UA à désigner un autre facilitateur

Etienne Tshisekedi lors du meeting du Rassemblement de forces acquises au changement à Kinshasa, le 31/07/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Coordonnateur du Rassemblement de forces acquises au changement, Etienne Tshisekedi, affirme être prêt à aller au dialogue mais sans le facilitateur Edem Kodjo qu’il qualifie de «Kabiliste».

Il l’a dit au meeting populaire de cette plateforme, dimanche 31 juillet, sur le boulevard Triomphal, à Kinshasa :

«Celui qu’on nous a donné comme facilitateur [Edem Kodjo], nous avons constaté qu’il n’est pas neutre. C’est un grand Kabiliste. C’est pourquoi, le Rassemblement lui a retiré sa confiance et nous avons demandé à l’Union africaine de choisir quelqu’un d’autre qui pourrait avoir la confiance de tous».

Dans son message adressée à lingala (NDLR: langue populaire à Kinshasa), Etienne Tshisekedi a réitéré son appel à la libération des prisonniers politiques avant d'aller au dialogue et la dépolitisation de la chaine nationale (RTNC).

Parlant du processus électoral, il a invité le peuple congolais à se prendre en charge après le 19 décembre 2016, date qu’il considère comme fin du préavis de Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001.

Devant des milliers de personnes ayant fait le déplacement du Boulevard Triomphal, le président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a appelé les jeunes à lutter pour l’instauration de la démocratie, seul gage, selon lui, de leur bien-être.

Il a également recommandé à la police et à l’armée d’être apolitique.

Etienne Tshisekedi estime par ailleurs que la mobilisation des Kinois lors de son retour et celle de dimanche 31 juillet est une sorte de son plébiscite aux hautes charges du pays:

«Après mon arrivée à Kinshasa, les gens commentent en disant que ça ne sert plus à rien d’organiser l’élection car celle-ci est déjà faite à la suite de votre plébiscite».
 
Meeting sans incidents

L’assistance au meeting du Rassemblement de forces acquises au changement à Kinshasa, le 31/07/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Des témoins affirment que le meeting de l’opposition s’est déroulé sans incident majeur malgré les agitations de certains militants.

La police est félicitée pour avoir bien encadré les manifestants qui, selon les mêmes sources, ont quitté le lieu du meeting dans le calme.

«La police, c’est pour le pays. Nous avons apprécié leur comportement. Bravo à la police. Il faut qu’elle continue de se comporter comme ça jusqu’à la fin des temps», a témoigné un manifestant.

Tout de même, ce meeting s’est déroulé dans un climat d’ambiance totale, où certains militants scandaient des chansons hostiles au régime en place. Ils transportaient un cercueil et une croix qu’ils sont allés déposer devant la barrière érigée par la police nationale.

Même satisfaction du côté de la police nationale qui a encadré ce meeting.

Des militants de l’opposition congolaise assistant au meeting du Rassemblement de forces acquises au changement à Kinshasa, le 31/07/2016. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Mais,  le porte-parole de la police, colonel Rombau Mwana Mputu a tout de même a  déploré  le mauvais comportement de bon nombre de militants qui n’ont pas respecté l’itinéraire de la manifestation :

«La police a encadré la manifestation sans incidents. Tout s’est passé dans le calme. En revanche, il y a eu lieu de déplorer le manque d’observation du compromis pris entre la police et les organisateurs qui ont volontairement laisser deux colonnes de leurs militants se diriger vers le centre-ville en trainant les uns sur l’avenue des Huileries et les autres sur l’avenue ex-24 Novembre. Ces deux colonnes buteront aux barrières de la police qui les a contraints de retourner au lieu de la manifestation ».

A la fin du rassemblement, l’un des militants a raconté ce qu’il a pu retenir du discours de Tshisekedi:

«Il a dit: la démocratie promeut tout. La démocratie promeut le travail et les investissements. Donc, la lutte continue pour la démocratie. Et puis, il a aussi dit: qu’il ne veut plus voir le sang des Congolais couler parce que beaucoup de Congolais sont déjà morts pour la démocratie».

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