Dans un message diffusé mercredi 25 mai à la télévision nationale (RTNC), le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, a appelé les habitants de sa juridiction à s’occuper normalement de leurs affaires jeudi, jour prévu pour une marche pacifique de l’opposition.
«Nos compatriotes du MLC avec Maman Eve Bazaiba nous ont demandé d’organiser une marche et nous avons accepté. Si vous n’êtes pas du MLC, vaquer librement à vos occupations puisque c’est une journée normale», a déclaré en substance le gouverneur André Kimbuta.
Plusieurs plateformes de l’opposition dont le G7, la Dynamique de l’opposition, le Front citoyen et une frange de la Société civile organisent une marche pacifique à Kinshasa. Les opposants dénoncent la série de massacres à Beni, l’arrêt de la Cour constitutionnelle sur l’interprétation de l’article 70 de la constitution relatif au mandat présidentiel et le respect des delais constitutionnels pour l’élection presidentielle.
André Kimbuta a insisté pour que cette manifestation se déroule dans le calme et a demandé aux organisateurs de «respecter les lois de la République et de ne pas troubler l’ordre public».
«Nous voulons la paix dans la ville de Kinshasa. La journée de jeudi sera comme celle de lundi, mardi ou mercredi», a déclaré André Kimbuta.
Les services de sécurité vont encadrer la marche des opposants à Kinshasa «dès le point de départ jusqu’au point de chute», a garanti pour sa part Emmanuel Akweti, le ministre provincial de l’Intérieur et sécurité.
«Maintenant que la majorité présidentielle ne va plus organiser sa marche, les éléments qui devraient être affectés pour encadrer celle de la MP seront déversés pour encadrer celle de l’opposition. C’est nettement plus facile qu’auparavant», a affirmé M. Akweti.
La majorité présidentielle et l’opposition avaient prévu de marcher le même jour. Le PPRD, le parti présidentiel, et ses alliés ont annulé leur manifestation «sur demande du gouverneur de la ville de Kinshasa», a expliqué Emmanuel Ramazani Shadari, le secrétaire général adjoint de ce parti.
Le gouverneur de la ville leur a expliqué que la police ne pouvait pas contenir les deux manifestations, a-t-il dit.
De son côté, le porte-parole intérimaire de la Monusco, Charles Antoine Bambara, a indiqué mercredi en conférence de presse qu’une équipe pluridisciplinaire des Nations unies sera déployée sur le terrain pour faire le monitoring de la situation.