La Dynamique de l’opposition a organisé samedi 21 mai à Kinshasa une manifestation « Spécial Beni » pour condamner les tueries perpétrées dans cette partie de la province du Nord-Kivu. La plateforme des partis de l’opposition veut interpeller les décideurs du monde sur cette situation, a indiqué son modérateur, Fabrice Puela.
«Cette journée consiste à attirer l’attention des décideurs du monde à prendre des décisions idoines sur ce qui se passe à Beni, le carnage que vivent nos compatriotes de Beni», a expliqué le député Puela.
Il a estimé que la Dynamique de l’opposition ne pouvait pas « se taire » sur la situation qui prévaut à Beni.
« Il y a une pétition qui est en train d’être signée pour demander une enquête internationale, impartiale, sur les massacres de Beni afin que les responsabilités soient établies et qu’on poursuive [en justice] celui qu’on doit poursuivre», a-t-il annoncé.
Occupation des terres
En rapport toujours avec la situation d’insécurité à Beni, la Nouvelle initiative pour le Congo, une autre plateforme de l’opposition que dirige le sénateur Florentin Mokonda Bonza, dit ne pas croire à l’hypothèse de terrorisme avancée par le Gouvernement.
Il en appelle à la mobilisation de tous les Congolais pour faire face à la « menace d’occupation des terres ».
« Le problème du Kivu, c’est qu’on veut faire peur à la population […] pour qu’elle quitte [ses terres] et que d’autres viennent occuper. Aujourd’hui, en Ituri, il y a des populations qui arrivent et nos frères de l’Ituri ne savent pas d’où elles viennent», déclare Forentin Mokonda Bonza, évoquant «des mouvements des populations qui partent de pays voisins vers notre pays ».
« On veut occuper le Kivu pour des raisons qui ne sont pas connues officiellement. Mais le problème est sérieux. Il ne faut pas le minimiser. Il ne faut pas le faire passer pour du simple terrorisme. Les Congolais doivent se réveiller et une fois pour toutes. Sinon, nous perdons cette partie », affirme Mokonda Bonza, sans donner plus de précisions.
Le territoire de Beni fait face à des tueries des civils depuis plus d’une année. Des massacres y sont perpétrés. Selon la société civile, plus de 1 000 personnes y ont été tuées depuis octobre 2014. La plupart de ces massacres sont attribués aux rebelles ougandais ADF.