Kinshasa: interdiction d’une marche pour réclamer la fourniture du courant

Raccordement anarchique du courant électrique de la SNEL au quartier GB le long du camp militaire Kokolo à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Le gouverneur de la ville-province de Kinshasa, André Kimbuta Yango a interdit la tenue de la marche dénommée «Pelisa Mwinda» (en français: allumes la lampe).

A l’initiative du député national Clément Kanku, cette marche appelait la population de Kinshasa à réclamer à la Société nationale d’électricité (SNEL) une meilleure fourniture de courant électrique.

Cette marche devrait partir du boulevard Triomphal pour se boucler à la direction générale de la SNEL, sur l’avenue Batetela, dans la commune de la Gombe.

Pour justifier son interdiction, André Kimbuta a estimé que les itinéraires choisis pour cette marche se trouvent dans la zone qualifiée de stratégique sur le plan sécuritaire.

Ce que Clément Kanku rejette et qualifie de restriction de la liberté:

«La constitution me donne le droit de manifester pacifiquement. L’article 26 de la constitution garantit la liberté de manifestation. Ceci est tout simplement une façon de restreindre les libertés de Kinois».

Il a également expliqué que cette marche n’avait rien de politique.

«C’était une action citoyenne qui n’a pas de coloration politique qui a tout simplement objet de revendiquer un droit constitutionnel. C’est-à-dire accès à l’énergie électrique et à l’eau potable», a ajouté Clément Kanku.

L’élu de Dibaya, dans l’ex-province du Kasï-Occidental, est d’avis que le gouverneur de Kinshasa doit avoir subi la pression de la SNEL qui, selon lui, ne veut pas prendre ses responsabilités dans la desserte de l’énergie électrique.

Les habitants de Kinshasa continuent de déplorer des délestages prolongés et coupures intempestives de l’électricité dans la plupart des communes, malgré la mise en service le 27 mars dernier du groupe G26 sur le site d’Inga dans la province du Kongo-central, qui alimente spécialement la capitale congolaise, ont indiqué des sources locales le 1er avril dernier.

Pour sa part, la directrice commerciale de la Société nationale d’électricité (SNEL) à Kinshasa avait attribué la persistance du délestage et des coupures intempestives de l’électricité à la surcharge des cabines électriques, au délabrement du réseau de distribution de la Snel dans la ville ainsi qu’à l’augmentation sensible de la demande par rapport à 2011.

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