Annoncée pour la fin de la semaine passée, la mise en place du comité préparatoire du dialogue n’est pas intervenue. Certaines sources rapportent que le facilitateur Edem Kodjo devrait se rendre ce lundi 18 avril à Lubumbashi pour rencontrer l’ex-gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi.
Ancien cadre du parti présidentiel qui a rejoint l’opposition, M. Katumbi a été désigné candidat à la prochaine présidentielle par le G7, groupe de partis politiques qui ont été exclus de la majorité et qui ont basculé dans l’opposition. Katumbi et le G7 sont opposés à la tenue du dialogue.
Qui pour le comité préparatoire?
Alors qu’il n’est pas encore mis en place, le comité préparatoire suscité déjà un débat au sein de la classe politique.
Il devrait compter trente membres : douze de la majorité, douze de l’opposition et six de la société civile.
A l’UDPS, parti de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, on exige les 12 places attribuées à l’opposition.
«Quand on parle de l’opposition dans ce dialogue, c’est l’UDPS qui va face à Monsieur Kabila avec ses gens. L’étape d’aujourd’hui, c’est la composition du comité préparatoire. Qu’on nous laisse faire ce quota-là de douze membres», déclare le secrétaire général de l’UDPS, Bruno Mavungu.
Membre du G5, plateforme de l’opposition qui soutient le dialogue, Justin Bitakwira dénonce « l’égoïsme » de l’UDPS qu’il appelle à « l’humilité ».
«Ça, c’est un comportement de canard qui reflète l’égoïsme, la cupidité et la gourmandise. Elle [UDPS] doit se comporter comme la poule qui a pour rôle de couvrir tous ses poussins», fait savoir Justin Bitakwira.
Ni de la majorité ni de l’opposition
La coordinatrice de la «Société civile dans toute sa diversité», Katy Kalanga estime, pour sa part, que la société civile devrait compter deux fois plus de représentants que l’opposition et la majorité.
« Si nous sommes dans cette impasse, c’est à cause des acteurs politiques. Majorité-opposition ont demandé qu’on leur donne chacune 12 membres. Si tel est le cas, la société civile va prendre 24. Ce chiffre sera représentatif pour que cette population puisse parler parce que ce pays appartient à tous les Congolais », explique-t-elle.
Pour sa part, le Mouvement du 17 mai (M17) d’Augustin Kikukama, qui revendique n’être ni de la majorité ni de l’opposition, estime que ce courant doit aussi être pris en compte.
Il a en appelle au facilitateur Edem Kodjo. Le dialogue a été annoncé par le chef de l’Etat Joseph Kabila pour permettre la tenue d’élections apaisées en RDC. L’Union africaine a désigné le Togolais Edem Kodjo pour en être le facilitateur.