Plusieurs habitants du groupement Kamuronza, territoire de Masisi (Nord-Kivu) ont trouvé refuge, depuis la nuit de mardi 29 mars, dans des familles d’accueil à Saké, Kimoka, Rutoboko. Ils ont fui leur entité après le meurtre d’un homme par des hommes armés non autrement identifiés à Kataka.
Selon les chefs coutumiers dans la région et la société civile, les membres de sa communauté, les hutus, munis d’armes blanches notamment, se seraient pris aux Hunde, soupçonnés de ce meurtre. Ainsi plusieurs maisons, dans au moins six villages du groupement Kamuronza, ont été incendiées par les manifestants.
La société civile de Masisi sollicite l’implication des autorités pour que la tension ne dégénère pas à Kamuronza.
«On a brûlé des maisons des Hunde dans six villages. Et nous voyons qu’à l’allure où vont les choses, la situation sécuritaire continue de se dégrader. Surtout qu’aujourd’hui c’est dans le groupement Kamuronza ; la semaine passée, c’était dans le groupement Buhabo dans le Masisi. C’était des échanges des tirs entre les Maï-Maï Nyatura et les Hunde qui sont dans leur village», a indiqué John Banyene, président de la coordination territoriale de la société civile Masisi.
John Banyene interpelle les autorités sur cette situation qui commence, selon lui, à dégénérer:
«Nous interpellons les autorités pour qu’elles puissent stabiliser la paix dans notre territoire. Ces habitants, qui sont aujourd’hui en fuite, ont construit leurs maisonnettes dans des conditions difficiles. Voilà qu’on vient encore de les incendier. On ne sait pas comment ces déplacés vont encore rentrer dans leurs maisonnettes.»
La même source appelle au renforcement de la situation sécuritaire dans la zone.
«Je crois qu’il n’y a pas de problèmes entre les ethnies. Mais, il y a des hommes de mauvaise volonté qui sont en train de courir derrière cette histoire. C’est ce que nous sommes en train de dénoncer, pour que ça ne puisse pas dégénérer dans tout le territoire», a estimé John Banyene.
Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a promis de réagir très prochainement sur cette affaire. Toutefois, les forces armées de la RDC et la police ont été déployées sur place ce mercredi.