Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi 11 mars à New-York une résolution renforçant les mesures contre les abus sexuels commis par les casques bleus, pendant leurs missions de paix dans le monde.
La résolution prévoit notamment le rapatriement d'une unité entière lorsqu'il existe « des preuves crédibles de cas répandus ou systématiques d'exploitation et d'atteintes sexuelles ».
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon a, par la voie de son porte-parole, estimé que l’adoption de cette résolution est « une étape importante dans nos efforts collectifs pour lutter contre les terribles dégâts causés aux victimes ».
« Jamais une résolution basée sur la lutte contre les abus sexuels commis par le personnel des Nations Unies dans les missions de paix n’a été adoptée jusqu’ici. Ce qui justifie son qualificatif d’historique », a souligné le porte-parole du secrétaire général de l’ONU.
Dans cette résolution, explique-il, le Conseil de sécurité n’a fait qu’entériner la décision de Ban Ki-moon qui voudrait qu'une unité militaire, déployé dans le cadre d'une opération de maintien de la paix, soit rapatriée en cas des preuves d’abus sexuels.
Quatorze de quinze Etats membres du Conseil de sécurité ont adopté cette résolution. Seul l’Egypte qui s’est abstenu.
La résolution du Conseil demande au Secrétaire général de l’Onu de donner à cette décision un effet immédiat et permanent.
Une décision qui s’applique par exemple lorsqu'un pays fournisseur de contingents dont le personnel est visé par une allégation d'atteinte sexuelle n'a pas pris les mesures nécessaires pour enquêter sur ces allégations.
Elle s’applique également lorsqu'un pays fournisseur de contingents n'a pas poursuivi les coupables ou informé le Secrétaire général de l'état d'avancement de son enquête ou des mesures prises.
En septembre 2015, Ban Ki-Moon avait décidé « la tolérance zéro » pour les Casques bleus auteurs des abus sexuels, dans les pays où ils sont en mission.
Il avait notamment annoncé sept mesures qui nécessitent l'appui urgent et sans faille des Etats membres.
Ces mesures prévoient notamment de :
- Sélectionner systématiquement du personnel sans antécédents d'abus sexuels
- Mener des enquêtes rapides et efficaces en cas d'abus
- Veiller à ce que justice soit faite
- Imposer des sanctions financières aux auteurs
- Renforcer l'assistance aux victimes