«Je respecte la décision de la majorité. Nous sommes une famille et nous avons une équipe qui dirige cette famille-là. Cette équipe a estimé bon que certains de nos camardes soient alignés, il appartient à nous autres de nous retirer pour faire autre chose», a déclaré Arthur Sedea, commissaire spécial adjoint chargé de la province du Nord-Ubangi dont la candidature à l’élection de gouverneur de cette province a été invalidée par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Arthur Sedea fait partie de vingt-et-un candidats de la Majorité Présidentielle qui ne concourront pas aux postes des gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces sur demande de leur propre plate-forme politique.
Le rapporteur de la Ceni, Jean-Pierre Kalamba a expliqué lundi que les candidats invalidés avaient déposé des dossiers en qualité d’indépendants en concurrence avec ceux émanant de la Majorité présidentielle dont ils sont pourtant membres.
Un argument qui ne convainc pas le G7, un regroupement de l’opposition, qui dénonce la violation des articles 101, 104 et 197, alinéa 6 de la constitution, qui établissent les principes de la liberté des candidatures.
Le G7 explique que selon ces dispositions, un candidat peut être présenté par un parti ou regroupement politique ou en tant qu’indépendant.
«Ce qui a été fait n’a jamais été fait dans notre pays. On n’a jamais exigé à quelqu’un de présenter sa lettre de démission d’un parti ou d’une plate-forme pour être validé [come indépendant]. D’ailleurs, si vous lisez l’article 22 de la loi électorale, qui détermine les cas d’invalidation, vous ne trouverez pas cette exigence», fait remarquer le député Lutundula, président de l'Alliance des démocrates pour le progrès et membre du G7.
Il appelle à la démission du bureau de la Ceni :
« La deuxième conséquence, c’est qu’aujourd’hui malheureusement, la Ceni a fini par convaincre même les plus sceptiques sur le fait qu’elle n’offre aucune garantie d’indépendance, de neutralité et d’impartialité aux compétiteurs électoraux qui ne sont pas de la famille politique du chef de l’Etat. Et c’est très grave ! L’opposition est en droit de contester aujourd’hui la Ceni et de réclamer que ceux qui la dirigent soient remplacés.»
La Commission électorale nationale indépendante a publié lundi 29 février la liste des candidats à l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des vingt-et-une nouvelles provinces. Sur les 97 dossiers de candidature réceptionnés, 21 ont été déclarés irrecevables.
Six jours auparavant, le secrétaire général de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku, avait écrit à la Ceni lui demandant de retirer soixante-neuf candidatures des partis politiques et personnalités membres de sa plate-forme politique. Il accusait ces candidats, y compris ceux ayant basculé dans l’opposition et faisant partie du G7, de n’avoir pas reçu le quitus de ce regroupement politique avant de postuler.