Le budget de la RDC ne prévoit pas de moyens pour la lutte contre la corruption alors que l’Etat congolais dont le budget est de 8 milliards perd chaque année 15 milliards de dollars américains dus au trésor public. Le cabinet de Luzolo Bambi, Conseiller spécial du Chef de l’Etat pour la lutte contre la corruption, peine ainsi à lutter contre ce fléau, a expliqué lundi Me Jean-Bosco Mwaka Khonde, son conseiller principal.
Le récent rapport de l’ONG Transparency International sur la corruption classe la RDC à la 147è position sur 168 pays au monde.
La fuite des capitaux dans les secteurs miniers, de télécom, la fraude fiscale et le blanchiment des capitaux sont les maux les plus graves qui ruinent l’économie congolaise, explique Me Jean-Bosco Mwaka Khonde.
Outre le manque de budget, le cabinet du Conseiller spécial du Chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption indexe l’impunité dont jouissent les présumés corrupteurs et corrompus.
« C’est le pouvoir judiciaire qui a le rôle de sanctionner les criminels. Ça ce n’est pas le travail de la présidence de la République. Les services du Conseiller spécial peuvent arrêter quelqu’un mais ils n’ont que 48 heures de garde à vue comme le prévoit la loi. Après ils doivent remettre la personne entre les mains des autorités judiciaires », se défend Me Jean-Bosco Mwaka Khonde.
En fin janvier dernier, Lucas Olo Fernandes, coordonnateur régional Afrique centrale de Transparency International, avait recommandé à la RDC de lutter contre l’impunité et de mettre en place des mécanismes de prévention.
Dans le classement 2015 de Transparency International, la RDC a le score 22. Ce classement est largement dominé par les pays du Nord de l’Europe. Avec des scores proches de 90, le Danemark, la Finlande et la Suède sont les pays les moins corrompus de la planète.
Selon Transparency, la corruption est favorisée notamment par la mauvaise gouvernance, la faiblesse des institutions telles que la police et le système judiciaire et le manque d’indépendance des médias.