Kinshasa: la police crève les pneus des conducteurs qui violent le code de la route

La police contrôle des véhicules stationnés devant les feux de signalisation sur le boulevard du 30 juin à Kinshasa. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo

Sur certaines routes de Kinshasa, les embouteillages sont récurrents à certaines heures de la journée. Une situation provoquée par le non-respect du code de la route. Des conducteurs n’hésitent pas à créer des bandes supplémentaires là où elles ne sont pas prévues. Pour redresser la situation, la Police nationale congolaise (PNC) crève depuis quelques jours les pneus des voitures dont les conducteurs ne respectent pas le code de la route.

Parmi les premiers axes ciblés : la route de Pompage et Binza Ozone dans la commune de Ngaliema. La police y a crevé les pneus des dizaines des véhicules jeudi 22 octobre. L’opération, qui met à mal les propriétaires des véhicules, est tout de même saluée par la population locale.

«Les [chauffeurs] têtus, qui créent de seconde bande, se voient les pneus crevés. Mais s’ils sont en ordre, ils ne sont pas touchés.», a déclaré à Radio Okapi un policier de roulage.
Certains chauffeurs sont conscients de violer souvent le code de la route et pensent que la pérennisation de l’action engagée par la police serait salutaire.

«Je suis chauffeur moi-même, l’erreur est aux chauffeurs. Ils créent des embouteillages, parce qu’ils se pressent d’avoir de l’argent. Que [le général] Kanyama passe tous les jours, vous verrez qu’il n’y aura plus d’embouteillages», a affirmé un conducteur rencontré à Binza Ozone.

«Mais crever les pneus, en tout cas, nous sommes des chauffeurs, ce n’est pas bon !», a déploré un autre taximan.

De son côté, le commandant de la police ville de Kinshasa, le général Kanyama, explique que ces mesures qu’il qualifie de « contraignantes » sont nécessaires «pour que les usagers puissent respecter scrupuleusement le code de la route.» Cela oblige les commandants des unités de police à donner, contrôler et corriger les instructions sur le terrain.

Le passage du général Kanyama à Ozone a eu un impact visible. « Quand il était là au moins il n’y avait pas d’embouteillage. Il y avait vraiment de l’ordre», rapporte un passant.
A la question de savoir combien de temps tiendront toutes ces mesures, le général Kanyama a répondu :

«C’est ça notre vie ! Nous n’avons pas un autre métier. C’est de continuer à travailler tous les jours que Dieu nous a accordé sur la terre.»

Certains usagers de routes ont souhaité voir une telle action s’étendre à toutes artères de la capitale pour éviter des embouteillages délibérément créés par les conducteurs. Bien que saluée par beaucoup de passants, la crevaison de pneus des voitures n'est pas prévue dans le code de la route.

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