Beni: la société civile appelle à l’incivisme fiscal pour dénoncer l’insécurité

Photos du Rond Point de Beni.JPG

La société civile du secteur de Beni-Mbau et celle de la cité d’Oicha appellent la population à ne pas payer les taxes, impôts et autres redevances dus à l’Etat dans cette partie du Nord-Kivu.

Ces structures ont lancé leur appel, jeudi 16 octobre, pour dénoncer la montée de l’insécurité dans le territoire de Beni, situé à plus de 350 km au Nord de Goma (Nord-Kivu).

«Nous avons décidé, à partir de ce vendredi, la suspension de paiement des taxes, impôts, redevances et autres perceptions aux différentes barrières officielles parce que la population du secteur de Beni-Mbau et de la cité d’Oicha et ses environs  ne peut pas continuer de payer pendant qu’elle est en train d’être massacrée et tuée».

Le président de la société civile-noyau de la cité d’Oicha, Lewis Saliboko a également annoncé la suspension des cours dans toutes les écoles de cette contrée, en proie aux massacres et tueries des civils :

«Nous décidons aussi de l’arrêt momentané des cours dans toutes les écoles jusqu’au rétablissement de la sécurité et la prise en charge effective des enseignants sinistrés dans le secteur de Beni-Mbau et la cité d’Oicha. Car les parents se sentent incapables de prendre en charge les enseignants».

Un reporter de Radio Okapi a constaté, vendredi dans la matinée, que seuls quelques élèves ne se sont pas rendus au cours alors que les écoles ont fonctionné normalement.

Contacté, l’administrateur du territoire de Beni n’a pas souhaité se prononcer sur cette question.

Ces structures de la société civile ont pris leur décision après la plate-forme d’agences de transport au Congo (Platraco) a demandé au commandant du secteur Grand Nord et des Opérations Sokola1 de planifier l’escorte de leurs véhicules  sur le tronçon Oicha-Luna sur la nationale n°4 pour sécuriser les conducteurs, les passagers et leurs marchandises contre les embuscades des rebelles Ougandais des ADF.

Dans leur correspondance adressée au général de brigade Marcel Mbangu, ces transporteurs ont relevé qu’au cours de ce mois d’octobre, cinq véhicules ont été incendiés, plusieurs marchandises brûlées, des passagers tués et deux membres de l’équipage portés disparus au cours des embuscades et attaques des ADF sur le tronçon Oicha-Luna.

Selon le décompte établi par le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, en début mai dernier, les massacres des populations de Beni avaient fait plus de 300 victimes civiles.

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