Le tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo a condamné douze militaires à des peines allant de cinq à vingt ans de prison ferme pour viols et meurtre. Le tribunal a rendu son verdict samedi 12 septembre à Kasindi-Lubiriya, environ 75 km au nord-est de la ville de Beni (Nord-Kivu). La population de Kasindi a salué l’action de la justice militaire «dans ce secteur où quelques soldats se croient intouchables.»
Au total, dix-huit prévenus, dont quinze soldats des FARDC et trois policiers, étaient poursuivis par l’auditeur militaire pour les infractions de viols et du meurtre.
La peine la plus forte est celle de vingt ans de prison ferme, infligée au 1er sergent Loto Yangwanga. Ce soldat radié des FARDC a été reconnu coupable de viol sur ses trois propres enfants à Beni-Ville.
Les populations, venues nombreuses suivre le prononcé du verdict, fulminaient de colère. Elles voulaient lyncher ce soldat, qualifié de sorcier ou de malade mental.
Les autres militaires et policiers, condamnés pour viols et meurtre, ont écopé des peines allant de cinq à quinze ans de prison. Ils doivent aussi, dans les circonstances de temps et de lieu, payé des dommages aux familles de victimes, ont précisé les sources de l’auditorat militaire.
Par ailleurs, faute de preuves pour les griefs mis à leur charge, trois militaires, dont un officier, ont été acquittés par le tribunal.
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La population de Kasindi-Lubiriya et ses environs a salué cette décision de la justice contre ces militaires. Elle estime qu’elle pourra réduire tant soit peu les atrocités et autres formes de tracasseries commises sur les populations civiles par les forces de sécurité dans cette zone frontalière avec l’Ouganda.
Ces audiences ont été organisées avec l’appui financier et logistique de la Monusco, du Pnud de l’ONG-Sofepadi et de la ligue pour la solidarité congolaise.