Le monde a célébré mercredi 19 août la journée mondiale de l'aide humanitaire. "Inspirer l'humanité" est le thème de la campagne de cette année. En République Démocratique du Congo (RDC), on a compté près de 1,5 millions de personnes déplacées internes au 31 juillet, selon le bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), soit plus de 7 % de la population totale de ce pays.
Ces personnes fuient leurs domiciles dans des zones en proie aux conflits armés et vivent difficilement dans les territoires d’accueil. L’afflux des déplacés et les conditions sécuritaires difficiles compliquent le travail des humanitaires.
L’insécurité, l’élément déclencheur
Au Nord-Kivu, l’agence onusienne de coordination des affaires humanitaires, Ocha, a estimé mardi 18 août que la province du Nord-Kivu était toujours en proie à une « crise humanitaire aiguë ». Selon elle, 600 000 personnes vivent encore loin des leurs avec des besoins dans quasiment tous les secteurs de santé.
Au Sud-Kivu voisin, Ocha a recensé, au 30 juin de cette année, 317 000 personnes en situation des déplacés. Des attaques récurrentes des Raïa Mutomboki profitant de la faible présence des Forces armées de la RDC (FARDC) ont ainsi causé le déplacement de plus de 63 000 personnes, pour le mois de juillet, rapportent les responsables de cette structure onusienne.
Des humanitaires exposés
Le bureau de coordination de l’action humanitaire au Sud-Kivu a exposé, ce 19 août, les défis auxquels cette structure est confrontée dans cette partie du pays.
Selon Gilbert Sengamali, assistant chargé de l’action humanitaire chez Ocha/Sud-Kivu, « les personnes déplacées au Sud Kivu sont dans les familles d’accueil, contrairement aux autres zones ou les déplaces sont sur site, ou on peut facilement les identifier et les localiser. De la sorte, il est facile d’apporter une réponse. »
L’autre défi est l’accès dans les zones où se trouvent les personnes vulnérables. Plusieurs zones n’ont pas des routes en état de permettre l’acheminement de l’assistance, a-t-il souligné.
Il y a aussi les zones de protection qui posent problème. Pour Gilbert Sengamali, "Les humanitaires sont exposés aux mêmes risques [sécuritaires] que le reste de la population".
Les zones de retour se caractérisent par une certaine instabilité.Lorsque les populations retournent, après que les zones aient été reprises par les Forces armées de la RDC, souvent, ce retour est de courte durée. Parce que les zones reprises ne sont pas consolidées.
Conflits intercommunautaires
L’activisme des groupes d’auto-défense des communautés Luba et Twa, dans le district du Tanganyika continue à pousser des milliers de personnes à fuir leurs domiciles. Au second trimestre de 2015, plus de 45 130 personnes se sont déplacées dans les territoires de Kalemie, Malemba Nkulu, Manono et Mitwaba principalement à cause des conflits intercommunautaires, rapporte le bureau d’Ocha. Ce qui porte à plus de 316 800 le nombre de personnes déplacées internes dans la Province du Katanga, au 30 juin 2015, selon la Commission mouvements de population (CMP).
Pour répondre aux besoins humanitaires nés du conflit entre les communautés Luba et Twa, le Coordonnateur humanitaire en République Démocratique du Congo, Mamadou Diallo, a alloué, à travers, le Fonds Commun, 2 millions de dollars américains.
Cette allocation permettra aux agences des Nations Unies et aux organisations non gouvernementales de fournir des abris d’urgences, de la nourriture, des articles ménagers essentiels à plus de 60 000 qui ont été affectées par cette crise dans des localités de retour dans les territoires de Nyunzu, Kalemie et Manono, indique Ocha dans un communiqué.
Face à une situation critique et complexe - personnes déplacées, malnutrition chronique, épidémies récurrentes, certains enfants déscolarisés - des travailleurs humanitaires tant congolais que d'ailleurs, s’efforcent de fournir chaque jour l'aide nécessaire.