La nouvelle province de l’Ituri a de nombreux défis à relever, et représente l’un des enjeux majeurs du démembrement des anciennes provinces de la République Démocratique du Congo. Sécurité et économie sont les deux axes de développement pour la province, dont le chef-lieu est Bunia.
Avec une superficie de plus de 65 000 kilomètres carrés, située entre l’Ouganda et le Soudan du Sud, la nouvelle province de l’Ituri regorge de ressources naturelles qui pourront participer à son développement économique. Les minerais, avec en tête l’or et le diamant, les poissons du Lac Albert, ou encore le bois de sa forêt vierge : la nouvelle province ne manque pas de ressources et a, de fait, un potentiel de développement important.
Néanmoins, le volet sécuritaire est essentiel pour assurer le développement de l’Ituri. Depuis plus de quinze ans, la région est déchirée autour de conflits inter-ethniques, qui voient intervenir des milices armées venues d’Ouganda et du Soudan du Sud. Selon les statistiques de l’agence de l’ONU pour la Coordination des affaires humanitaires (Ocha), pour le troisième trimestre 2014, il y avait en Ituri 311 101 déplacés internes, pour un total national de 2 715 185 personnes déplacées internes. Enfin, les FARDC combattent dans la nouvelle province, entre autres milices armées, la Force de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), dont le nombre de combattants est estimé à 800.
En termes d’accessibilité, la nouvelle province compte un seul aéroport, sur les 268 que compte la République Démocratique du Congo (statistiques Ocha 2015). Concernant le trafic routier, la route dite « route de l’Ituri » est essentielle au désenclavement de la nouvelle province, puisqu’elle représente à la fois un accès direct vers Kisangani, capitale de l’ex-Province Orientale, mais aussi est un corridor commercial pour l’exportation de bois vers le Kenya et l’Ouganda. Mais le développement de la voirie dans le reste de la province reste un prérequis à son développement.