Province Orientale : la culture du tabac menace l’écosystème de la collectivité de Kakwa

Troncs d’arbres dans la concession Safbois à Djabir, prêt de Isangi, dans la province orientale, 2005.

La culture de tabac est à la base de la désertification qui menace actuellement la collectivité de Kakwa située en territoire d’Aru. De nombreuses cultures vivrières et espèces d’insectes y disparaissent. Ces faits ont été révélés après des recherches menées par Jean-Marie Nyolo, ingénieur en biotechnologie. Il a rendu public les résultats de cette étude dimanche 30 juin à Ingbokolo, chef-lieu de la collectivité de Kakwa, frontalière entre la RDC, l’Ouganda et le Soudan du Sud.

Une centaine de participants ont pris part à la conférence de présentation des résultats de l’étude. Parmi eux, des employés des sociétés qui achètent et exportent le tabac dans la région. Jean-Marie Nyolo les a interpellés sur la menace que représentent certaines pratiques qui accompagnent la culture de tabac pour l’avenir environnemental de cette partie du pays.

La savane a déjà remplacé la forêt tout autour des grandes agglomérations de cette partie de la Province Orientale, surtout autour de la région allant d’Ingokono vers Ahuzi, a indiqué l’ingénieur en biotechnologie.

« Il y a un terrible déboisement sauvage. On peut sécher le tabac avec la lumière du jour, tout simplement avec les rayons de soleil. Mais les gens ici disent que c’est une perte de temps. Ils veulent faire vite en coupant les arbres qui leur permettent de produire du tabac » explique-t-il.

De plus, Jean-Marie Nyolo a relevé le fait que les pesticides sont « excessivement utilisés » dans la culture du tabac pour lutter contre les larves des insectes qui mangent les végétaux. Mais cela nuit aussi à de nombreuses espèces végétales et animales.

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