Après le crash du Fokker 50 de la Compagnie aérienne d’aviation (CAA) à Goma au Nord-Kivu, les victimes (sept morts et trois survivants) et leurs familles ne savent pas à quel assureur s’adresser pour être indemnisées. Le directeur de la Société nationale d’assurance (Sonas), Richard Kapena, a expliqué, mardi 5 mars, que la CAA n’a assuré aucun de ces appareils en RDC.
« La CAA n’a pas de contrat d’assurance avec la Sonas pour ses appareils. Avant de déposer une réclamation auprès des assureurs [Sonas], il faut d’abord se faire assurer. Or pour le cas du crash de Goma, ce n’est pas nous qui couvrons les assurances de la CAA», a déclaré Richard Kapena.
La loi relative à l’aviation civile oblige pourtant les compagnies d’aviation congolaises de s’assurer au pays. Son article 157 stipule :
« Pour les aéronefs immatriculés en RDC, l’assurance est contractée auprès d’un assureur de droit congolais ».
Richard Kapena a ajouté que la CAA devrait se conformer à cette exigence légale. Il a présenté plusieurs correspondances que sa société a échangées avec la compagnie aérienne, justifiant plusieurs démarches menées par la Sonas pour convaincre la CAA d’ouvrir un dossier d’assurance chez elle.
Mais cette dernière a toujours refusé « pour des raisons qui lui sont propres », a-t-il ajouté, indiquant que cela constitue une violation de la loi.
« Il y a des gens qui ne veulent pas se conformer à la loi, c’est triste. Il faut faire confiance en ces propres institutions. CAA opère ici, transporte des Congolais qui payent leurs billets, leurs frets, mais elle ne veut pas s’assurer sur place pour des raisons qui lui sont propres », a affirmé Richard Kapena.
Dans ce cas, précise-t-il, la CAA devra orienter les victimes et leurs familles auprès de son assureur, qui serait à l’extérieur de la RDC.
« Il faudra que les victimes se déplacent jusque là où se trouve l’assureur [de CAA] qui aurait pris ce risque en charge. Et ce n’est pas en Afrique. Et même si c’était en Afrique, il faudrait payer les frais pour aller se faire indemniser. Il y a des pièces qu’il faut rassembler. Le fait de les acheminer à distance même s’il y a l’Internet c’est toujours un temps, que l’on aurait mis à profit pour le faire sur place», a poursuivi Richard Kapena, assurant que la Sonas possède tous les moyens possibles pour prendre en charge un tel risque si la CAA était assurée en RDC.
« La Sonas couvre des capitaux plus importants que ce que la CAA peut déclarer. Nous avons toujours couvert de gros risques et continuons à le faire. Ce qu’il faut noter ce qu’en matière d’assurance, la couverture se fait à grande échelle. Une compagnie d’assurance prend une partie des risques et place le reste auprès des partenaires de son choix. Ça c’est la tâche de l’assureur qui connait sa capacité financière et sa rétention », a indiqué Richard Kapena.
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