RDC: loi Obama sur les minerais, mise au point de Victoria Holt

Hommes transportant des sacs de cassitérites de mines vers Bukavu, 2006.Hommes transportant des sacs de cassitérites de mines vers Bukavu, 2006.

Hommes transportant des sacs de cassitérites de mines vers Bukavu, 2006.

La loi américaine sur le contrôle des minerais provenant de l’est de la RDC n’est ni “un embargo, ni une sanction”. C’est ce qu’a déclaré la sous-secrétaire d’Etat américain chargée du Bureau des affaires des organisations internationales en séjour le week-end en RD Congo. Pour elle, la loi Obama vise plutôt à promouvoir la paix  dans l’est congolais.

La mise au point de Victoria Holt fait suite au moratoire sollicité par la société civile du Nord-Kivu auprès du gouvernement américain pour un délai de six à douze mois avant l’application de la loi Obama sur les minerais de sang.

Mais, pour la sous-secrétaire d’Etat américain, c’est important que cette loi entre en application.

Toutefois, Mme Victoria Holt s’est déclarée de cœur avec la société civile du Nord-Kivu, tout en indiquant que la décision ne lui revenait pas personnellement.

«Ce qui est nécessaire, c’est d’assurer la plus grande traçabilité des minerais, en ce que toute multinationale, toute compagnie étrangère doit se conformer à certains principes, c’est-à-dire, la transparence, la légalité de leurs opérations sur place,» a-t-elle déclaré.

La diplomate américaine a insisté sur le fait que la loi Obama met plus l’accent sur la nécessité de transparence et de traçabilité des minerais.

«Mais, elle ne devra pas être perçue comme une sanction, quelle qu’elle soit, mais plus comme la volonté de vouloir mettre fin à ce genre de pratique et à pouvoir assurer que le trafic des minerais se fasse de manière la plus transparente qui soit,» a-t-elle conclu.

La loi Obama sur les minerais de sang entre en vigueur, en principe, le 1er janvier 2012.

Mais certaines sociétés internationales évoluant notamment dans l’électronique se sont dites prêtes à l’appliquer de manière anticipée dès le 1er avril 2011 en n’achetant plus les produits miniers des zones en conflits armés en RDC.

Une décision qui a inquiété la société civile du Nord-Kivu.

Pour cette dernière,  une application immédiate de cette loi plongerait davantage les populations de la région dans la misère, en même temps qu’elle n’empêcherait pas la fraude.

En plus, les opérateurs économiques du Nord-Kivu affirment détenir présentement des stocks de minerais d’une valeur estimée à plus de 30 millions USD et qui pourraient être assimilés, à tort, selon eux, à des minerais de sang.

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