Goma: application de la loi Obama, les exploitants miniers sollicitent un moratoire


Des minerais bruts

Des stocks des produits miniers de la République démocratique du Congo et ceux de la sous-région des Grands lacs, évalués entre 25 et 30 millions USD, ne vont plus être vendus à l’étranger, d’ici au 1er avril, s’ils ne sont pas soumis aux normes internationales.

Inquiets, les opérateurs économiques du secteur minier du Nord-Kivu ont demandé, mardi 15 mars à Goma, au gouvernement d’intervenir auprès des autorités américaines pour qu’un moratoire leur soit accordé, au cours d’une rencontre internationale axée sur la gestion responsable de la chaîne d’approvisionnement en minerais dans les zones de conflits.

Cette rencontre avait réuni les membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et les opérateurs miniers de la province.

Ces exploitants miniers disent soutenir les mécanismes internationaux de transparence, mais craignent un éventuel embargo sur l’exploitation artisanale en RDC.

Leur président provincial, John Kanyoni, parle de la difficulté qu’ils rencontrent:

«Nous n’avons pas encore le temps d’être plus pratiques sur le terrain, depuis le puits jusqu’au point d’exportation. C’est ainsi que nous demandons aux autorités américaines, à travers ce qu’on appelle: ‘Security change Commission’, de nous donner suffisamment  de  temps afin que notre secteur  ne puisse pas se retrouver dans une situation d’embargo.»

Les normes internationales dans la gestion des minerais découlent de la loi Obama, promulguée le 23 juillet 2010 par le président des Etats-Unis. Elle oblige les entreprises à publier leurs revenus ainsi que les paiements fiscaux qu’elles adressent aux gouvernements du monde entier.

Cette loi de 2500 pages appelée «Financial reform act» contient une disposition qui concerne les minerais de la RDC.

M. Clara Liberti, membre de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) pense que la loi Obama est un instrument qui présente un grand avantage.

Le contexte international créé par la législation américaine adoptée aux USA, selon la même source, exige des opérateurs économiques la mise en place des procédures qui leur permettent de s’assurer qu’ils ne contribuent  pas aux conflits dans la région