De nombreux habitants sont descendus lundi 22 juin matin dans les rues de Kota Koli, localité située à 90 km à l’est de Gbadolite (Equateur). Les manifestants exigeaient que les combattants, venus de l’est du pays et actuellement en démobilisation au centre de transit de Kotakoli, soient évacués vers un autre centre. Ils ont réagi contre les exactions commises depuis samedi dernier par ces combattants en mutinerie contre la population civile de cette localité.
C’est tôt lundi matin que la population civile de Kota Koli est descendue dans la rue. De nombreux habitants – hommes, femmes et enfants – demandaient aux autorités d’évacuer le plus rapidement possible les combattants, sortis des groupes armés en démobilisation à Kota Koli, vers un autre centre de transit.
Ces combattants ont ravi des uniformes samedi dans l’Etat-major du centre d’instruction de Kota Koli, s’en sont revêtus avant de se livrer aux exactions contre la population civile. D’après les sources de la société civile, ces ex-combattants ivres ont par la suite harcelés les jeunes filles et les femmes de cette localité. L’insécurité que ces combattants ont créée dans cette localité n’a pas permis au marché de se tenir pendant deux jours.
Certains habitants apeurés, qui se sont réfugiés dans la brousse, ne sont pas encore sortis à Kota koli. Cette situation a provoqué la colère de la population locale.
Le commandant du 1303e régiment des FARDC arrivé sur le lieu semble avoir calmé ces combattants en démobilisation. Ces derniers ont demandé aux autorités de leur donner les moyens adéquats pour qu’ils rentrent dans leurs milieux d’origine. Leur ultimatum de trois jours arrive à expiration mardi.
“Une porte déjà ouverte”
Pour le gouvernement congolais, ces ex-combattants ne font qu’enfoncer une porte qui est déjà ouverte; Kinshasa ayant déjà décidé la délocalisation de ce centre vers Kamina et Kitona.
Le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende Omalanga, rappelle que le processus est en cours:
«Le Gouvernement a déjà décidé la délocalisation de ce centre vers Kamina (Katanga) et Kitona (Bas-Congo) et la procédure a déjà été entamée. Je ne sais pas s’ils veulent qu’on accélère la procédure. Meis se soulever et tenter de prendre des armes pour cela, [pourrait] aboutir à retarder cette procédure. Donc, c’est une porte ouverte qu’ils ont essayé d’enfoncer pour je ne sais quelle raison.»
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