Au terme de deux jours de discussion à Kinshasa, l’opposition congolaise a qualifié le calendrier des élections publié jeudi 12 février par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de « non consensuel, irréaliste et incohérent ». Les opposants qui affirment ne pas rejeter «totalement» ce calendrier, promettent d’apporter à la Ceni leur contribution pour le rendre plus réaliste.
L’opposition estime que la Ceni « quoique détentrice du pouvoir légal d’arrêter le calendrier électoral » aurait dû consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile à l’effet de rechercher un minimum de consensus.
Elle relève également le « nombre élevé des contraintes externes listées par la Ceni et internes liées à l’organisation des élections », déplorant « le caractère irréaliste de ce calendrier ».
«Ce calendrier a mis beaucoup de choses pour le rendre indigeste, pour obtenir le glissement. Nous avons ouvert l’œil et le bon. Et nous disons que nous allons faire des propositions pour le rendre réaliste, réalisable et faisable», a déclaré Vital Kamehe, président de l’Union pour la nation congolaise.
L’opposition propose un toilettage urgent des aspects qui posent problème dans ce calendrier. Le président de l’UNC a notamment évoqué la pléthore de conditionnalités pour sa mise en œuvre. « L’opposition politique prend note que les 23 contraintes liées à l’organisation des élections, du reste irréaliste et incohérent, dont 18 relèvent de la responsabilité du Gouvernement et le reste du Président de la République et du Parlement », indique le document publié par les opposants.
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Vital Kamerhe s’est cependant réjoui que le calendrier électoral publié par la Ceni respecte la constitution au sujet de l’élection présidentielle. « Nous ne l’avons pas rejeté totalement parce que nous avons dit qu’il est global mais pas consensuel. Il respecte la constitution en ce qui concerne l’élection du président de la République », a-t-il affirmé, avant d’ajouter :
« Si la Ceni veut organiser de bonnes élections, pas pour les extra terrestres mais pour les gens qui sont là, c’est à dire nous, les politiciens, nous, de la société civile, la Ceni doit tenir compte de nos suggestions. Et c’est pour la première fois dans ce pays que l’opposition critique et propose. »
Dans le calendrier électoral publié jeudi, la Ceni a notamment fixé l’élection présidentielle et les législatives en RDC au 27 novembre 2016, tout en rappelant qu’il existe plusieurs contraintes à l’organisation des élections globales dont le coût est estimé à plus d’un milliard de dollars américains.
Pour sa part, le gouvernement congolais affirme son engagement à apporter assistance à la Commission électorale nationale indépendante pour la matérialisation de ce calendrier électoral. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, n’a pas cependant précisé la hauteur de cette contribution.
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