Elections en RDC: le gouvernement assure apporter toute sa part à la Ceni

Lambert Mende, ministre des Médias de la RDC à la base de la MONUSCO à Kanyabayonga où les rebelles FDLR qui ont volontairement déposé les armes auprès de la SADC sont logés avec l’appui logistique de la MONUSCO, le 5 Juin 2014. © MONUSCO/Sylvain Liechti

Le gouvernement congolais réaffirme son engagement à apporter assistance à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour la matérialisation du calendrier électoral. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, n’a pas cependant précisé la hauteur de cette contribution notamment dans les domaines de la sécurité, de la logistique, des finances et autres. Toutes les élections -des locales à la présidentielle- coûteront un peu plus d’un milliard de dollars américains, selon le président de la Ceni, Abbé Apollinaire Malumalu.

Le porte-parole du gouvernement de la RDC, Lambert Mende, a exprimé cette volonté, samedi 14 février, au lendemain de la publication du calendrier électoral global.

Juste après l’annonce de ce calendrier, le rapporteur de la Ceni, Jean-Pierre Kalamba, a évoqué quelques contraintes, expliquant notamment que la tenue de la présidentielle et des législatives est conditionnée par la mise à jour du fichier électoral, l’exécution du plan de décaissement des fonds et la promulgation de la loi sur la répartition des sièges dont la responsabilité incombe au Gouvernement, au Parlement et à la Présidence de la RDC.

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Lambert Mende a cependant qualifié le budget électoral indiqué pour l’ensemble de sept scrutins attendus de «particulièrement important».

A l’occasion, le porte-parole du gouvernement a invité les acteurs engagés au processus électoral à respecter ce calendrier tout en appelant la population à s’en approprier:

«Nous voulons inviter la population congolaise à s’approprier ses élections. Ce ne sont pas les élections de la communauté internationale. Quand je vois, mes frères d’une certaine opposition se précipiter vers Washington, Paris pour aller discuter des élections congolaises avec des gens qui ne nous invitent jamais pour discuter de leurs élections, je me dis : Lumumba doit se retourner dans sa tombe. Les Congolais doivent se convaincre qu’il s’agit d’une manifestation la plus tangible de leur souveraineté».

Il a également appelé les Congolais à participer à toutes les étapes rendues nécessaires par la Ceni notamment le renouvellement de la carte d’électeurs, le respect du délai de dépôt de candidatures et autres.

La crainte de Djoli

Le sénateur Jacques Djoli ne croit pas que la Ceni pourra organiser des bonnes élections en un temps si réduit. Il affirme que sans tout l’arsenal juridique et avec des contraintes tant politiques que temporelles, ce calendrier est plus politique que technique et crée des incertitudes sur sa matérialisation.

«Ce calendrier peut générer des incertitudes et des obstacles à sa réalisation. Sur les trois élections retenues, à chaque bureau, il y a des problèmes. D’abord les élections locales, municipales et urbaines, personne ne conteste l’importance de cette consultation mais c‘est leur chevauchement  avec les autres élections qui peut perturber le calendrier électoral », a indiqué cet ancien vice-président de la Ceni.

Jacques Djoli redoute le plan de la faisabilité des élections à venir au moment où la Ceni dit n’avoir pas encore reçu la liste d’entités décentralisées, soit des circonscriptions alors qu’on va passer de 169 circonscriptions électorales en 2011 à plus de 1300 voire 1 500 circonscriptions en 2011.

«Si, on veut avoir des bonnes élections dans ce délai très réduit, mieux vaut postposer les élections locales, municipales et urbaines au moment précis où nous aurons des textes relatifs à la décentralisation », a-t-il ajouté.

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