Jacques Djoli. Radio Okapi/ Ph. John Bompengo
Le sénateur Jacques Djoli demande au gouvernement congolais de retirer son projet de loi électorale dont l’examen est prévu lundi 12 janvier de l’Assemblée nationale. Les opposants soupçonnent les députés de la Majorité de vouloir prolonger tacitement le mandat du président de la République subordonnant l’organisation de la présidentielle par l’identification de la population.
«Ce texte de loi est en ce moment inopportun et frise implicitement la révision constitutionnelle. L’identification nationale des Congolais ne doit pas conditionner l’organisation de l’élection présidentielle de 2016», a déclaré lundi Jacques Djoli à Radio Okapi.
L’ancien vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) explique que la loi électorale fait partie de ce qu’il qualifie de “bloc de constitutionnalité”:
«On ne peut pas toucher à la loi électorale sans qu’il y ait un consensus politique. C’est vrai qu’il y a besoin de recensement mais ce n’est pas nouveau. La loi électorale dans sa version de 2006 et la loi organique prévoyaient déjà le découpage des circonscriptions électorales au prorata des données démographiques actualisées mais ça n’a pas exigé un recensement», a-t-il rappelé.
Pour Djoli, le recensement général de la population est nécessaire mais il ne faut pas l’utiliser comme un cheval de Troie pour déstabiliser les institutions car, selon lui, le pays n’appartient ni à la Majorité, ni à l’opposition.
«Il n’est pas trop tard pour retirer cette loi et libérer la Ceni pour qu’elle puisse publier un calendrier global qui intègre les élections les plus urgentes : provinciales, sénatoriales et des gouverneurs et programmer les élections législatives et présidentielle en 2016 », a poursuivi ce sénateur MLC.
Le week-end dernier, son parti, le
MLC avait invité les Congolais «à se prendre en charge » pour lutter contre tout changement de loi électorale et tout “glissement” qui retarderait le processus électoral en République démocratique du Congo. La secrétaire générale de ce parti, Eve Bazaiba, estime qu’il n’est pas tolérable que le peuple laisse les députés confisquer l’avenir du pays.
Selon lui, ce texte vise à modifier l’organisation des élections présidentielles, législatives, sénatoriales, provinciales, municipales et locales en RDC, dans le souci de corriger certaines imperfections. La présidentielle et les législatives de 2011 étaient entachées de nombreuses irrégularités, selon les missions d’observation électorale.
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