RDC: l'option militaire contre les FDLR est devenue inévitable, selon le Gouvernement

Cérémonie de reddition et désarmement volontaires des ex-combattants FDLR le 28 décembre 2014 à Buleusa au Nord-Kivu. Photo Force Monusco

Alors qu’expirait vendredi 2 janvier l’ultimatum lancé aux FDLR par la RDC et ses partenaires internationaux pour déposer volontairement les armes, le gouvernement congolais a affirmé que l’option militaire est désormais devenue inévitable face à ces rebelles hutus rwandais qui n’ont pas désarmé. Dans un communiqué lu à la télévision nationale (RTNC), le ministre de la Justice et Garde des sceaux, Alexis Tambwe Mwamba, a regretté qu’en dépit de toutes les exhortations et incitations diverses, le processus de désarmement volontaire des FDLR n’a pas produit les résultats escomptés.

A la date buttoir du vendredi 2 janvier 2015, le Kinshasa fait remarquer que la reddition des combattants FDLR ne s’est déroulée qu’en trois vagues de la manière suivante:

  • Le 20 mai 2014: 104 combattants à Kataku dans la province du Nord Kivu, avec 104 armes déposées dont 12 armes collectives.
  • Le 9 juin 2014 : 83 combattants à Kigogo dans la province du Sud Kivu avec 83 armes déposées dont 8 collectives.
  • 28 décembre 2014: 84 combattants à Buleusa dans le Nord Kivu et 67 à Burinyi au Sud Kivu avec respectivement 37 et 30 armes déposées dont  globalement 11 armes collectives soit un total de 337 combattants avec 254 armes déposées.

Le nombre de ceux qui ont désarmé, selon la même source, «représente  que 26 % de l’effectif total de combattants FDLR présents en RDC évalués à 1300 en octobre 2012 par l’équipe militaire d’évaluation organe mis sur pied à cet effet par le sommet de Chef d’Etats et de Gouvernement de la CIRGL et composé des experts militaires de cette organisation régionale

Pour Kinshasa, le processus de désarmement volontaire des FDLR, n’a pas produit des effets escomptés au terme de l’échéance du 2 janvier 2015 qui leur a été fixes; en dépit de toutes les exhortations et des incitations diverses faites depuis sept mois tant par la RDC que par la communauté internationale.

Le ministre Thambwe affirme que «face aux combattants FDLR n’ayant pas encore déposé volontairement les armes, l’option militaire est devenue inévitable et que toutes les dispositions opérationnelles requises,  ont été prises et seront prises à cet effet.»

Les envoyés spéciaux appellent à des sanctions

Plus tôt dans la soirée, l’équipe des envoyés spéciaux internationaux avait exprimé son inquiétude face au refus des FDLR à désarmer volontairement jusqu’au 2 janvier 2015, la date d’expiration du délai de grâce leur accordé par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).

Des ex-combattants des FDLR qui se sont déjà volontairement rendus à la Monusco au Sud-Kivu, lors de la cérémonie de reddition le 28 décembre 2014. Photo Monusco/Serge Kasanga

Dans un communiqué de presse publié, les six envoyés internationaux avaient appelé à des actions militaires décisives contre ces rebelles. Ils ont exhorté le gouvernement de la RDC, la Monusco et la Brigade d’intervention à neutraliser ces combattants, conformément aux résolutions 2098  et 2147 du Conseil de sécurité.

«Rien n’empêche plus le désarmement forcé des FDLR», a estimé l’équipe des envoyés internationaux dans leur communiqué officiel.

Le gouvernement de la RDC, avec la Monusco et la brigade d’intervention, doit en finir avec ces combattants hutu-rwandais, ont déclaré l’envoyé spécial de l’Onu pour la région des Grands Lacs, Said Djinnit, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies et Chef de la Monusco, Martin Kobler, le Représentant spécial de l’UA pour la région des Grands Lacs, Boubacar Diarra, le Coordinateur principal de l’Union européenne pour la région des Grands Lacs, Koen Vervaeke, l’envoyé spécial des États-Unis pour la région des Grands Lacs et la RDC, Russ D. Feingold, et l’envoyé spécial de la Belgique pour la région des Grands Lacs, Frank de Coninck.

Ces derniers ont cependant regretté que les FDLR n’aient pas pu profiter du délai de grâce de six mois.

Au contraire, selon le communiqué, les FDLR ont continué à perpétrer des violations des droits de l’homme contre des personnes innocentes dans l’Est de la RDC, à recruter des combattants et à poursuivre leur agenda politique illégitime.

Pour ces diplomates internationaux, mettre fin à la menace des FDLR ne relève pas seulement de la responsabilité de la RDC mais aussi de la responsabilité régionale et internationale.

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