La Monusco totalise 15 ans de présence en RDC

Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général de l’Onu pour la RDC le 28/08/2013 à Kinshasa, lors de la conférence de presse au quartier général de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La mission de l’Onu totalise 15 ans dimanche 30 novembre 2014 en RDC. La Monusco, jadis Monuc, a vu le jour au terme de la résolution 1279 du 30 novembre 1999 du Conseil de sécurité des Nations unies visant la restauration de la paix en République démocratique du Congo. 15 ans après, la RDC a retrouvé non seulement son unité, mais aussi la paix, en dépit de l’activisme de certains groupes armés dans les Kivu et le Katanga principalement. Ces acquis l’ont été avec le concours de la Mission onusienne.

Le 30 novembre 1999, quand la résolution du Conseil de sécurité crée la Monuc, la RDC est menacée dans ses frontières de 1960.

La résolution 1279 de l’ONU est consécutive à l’accord de cessez-le-feu de Lusaka, conclu en juillet 1999 entre la RDC et les 5 Etats belligérants de la région qui s’affrontaient sur le sol congolais, à savoir, le Rwanda, l’Ouganda, l’Angola, la Namibie et le Zimbabwe.

Le pays est alors divisé en trois territoires contrôlés à l’Est par le RCD, au nord par le MLC et au sud-ouest par le Gouvernement de Kinshasa.

Il fallait un passeport pour aller de Kinshasa à Goma ou à Gbadolite, en transitant par Brazzaville, Nairobi ou Bangui.

En dehors du Bas-Congo et de Bandundu, toutes les provinces étaient partagées entre le Gouvernement de Kinshasa et une multitude de rebellions.

En 2014, la paix et l’unité de la RDC sont une réalité. Pour y arriver, on est passé par Sun City, le Gouvernement 1 + 4 [le président co-dirigé le pays avec 4 vice-présidents], deux élections présidentielles et législatives et de nombreuses décisions du Conseil de Sécurité.

Le travail abattu par la Monusco, qui a contribué à tout cela est encourageant au vu du chemin parcouru par la RDC, mais il est loin d’être parfait comme toute œuvre humaine.

Jugement de la population

15 ans après, la Monusco doit-elle quitter ou rester sur le sol congolais ?

La population kinoise interrogée sur cette question reste divisée sur l’avenir de la Mission des Nations unies en RDC. Certaines personnes dressent un bilan positif de la Monusco et souhaitent qu’elle reste. D’autres par contre ne veulent qu’une chose : le départ de cette mission.

« Moi je trouve que le travail est acceptable même si ça a pris trop de temps. Faut-il dire qu’ils partent ou qu’ils restent il y a un problème : nous n’avons pas encore d’armées. C’est encore mieux qu’ils restent. Ils font encore plus du bien que du mal, en dépit de quelques manquements que nous constatons », a affirmé un kinois interrogé.

Un autre reconnait que la Monusco a aidé les autorités politiques et administratives à atteindre les coins et recoins de la RDC sans beaucoup de difficultés. Il a ajouté :

« La Radio Okapi informe en toute objectivité sur toute l’étendue du pays et même à l’extérieur. Nous souhaitons que la Monsuco reste jusqu’à la pacification totale du pays ».

Le bilan est largement positif, ajoute un autre expliquant que la Monusco est allée, au-delà de la sécurisation, au renforcement des capacités.

Un autre kinois interviewé ne fait pas de cadeau à la Monusco :

« La Monusco est tout simplement un fiasco total. En se muant en une mission de stabilisation, nous pensions qu’elle allait s’impliquer dans le processus électoral, de manière à garantir la transparence des élections, malheureusement, elle a fermé les yeux », argumente-t-il.

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