Affaire Chebeya : la justice sénégalaise ouvre une information judiciaire

Floribert chebeya au studio de Radio Okapi à Kinshasa.

La justice sénégalaise a ouvert mardi 26 août une information judiciaire sur l’affaire des défenseurs des droits de l’homme congolais Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, assassinés en 2010 à Kinshasa. Un juge d’instruction sénégalais a entendu « les parties civiles afin de confirmer la plainte et ainsi marquer le début de l’information judiciaire », affirme un communiqué de la Fédération des ligues des droits de l’homme (FIDH), transmis à l’AFP.

« Nos organisations saluent les efforts des autorités judiciaires sénégalaises et les appellent à poursuivre l’enquête judiciaire », ajoute la FIDH.

Cette enquête fait suite à une plainte, déposée le 2 juin 2014 par la FIDH et des avocats des familles des disparus, devant la justice sénégalaise contre Paul Mwilambe, un des policiers condamné par contumace par la justice congolaise à la peine de mort pour l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana et qui vit actuellement au Sénégal.

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La justice sénégalaise s’est dotée d’une compétence extra-territoriale.

« La prochaine étape est maintenant la convocation et l’audition de Paul Mwilambwe, un acteur de cette tragédie », a précisé Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, dans le communiqué.

« En confirmant cette plainte, la justice sénégalaise nous permet de croire qu’une enquête impartiale et indépendante peut finalement être menée, faire toute la lumière sur les assassinats de nos époux et rétablir leurs mémoires », a déclaré Marie-Josée Bazana, l’épouse de Fidèle Bazana cité par l’AFP.

Paul Mwilambwe a été condamné à mort lors du procès au premier degré de l’assassinat de Chebeya et Bazana. Il est considéré comme un témoin clé dans cette affaire. En 2012, il avait fait des révélations, mettant en cause le général John Numbi, ancien patron de la police congolaise, dans l’assassinat de deux défenseurs des droits de l’homme. Les avocats des familles Chebeya et Bazana ont demandé la comparution de  Paul Mwilambwe lors du procès à Kinshasa. Sans succès.

Le procès en appel sur ce double assassinat est interrompu depuis mai 2013.

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