Nord-Kivu: les autorités veulent fermer les camps des déplacés

Des déplacés de Mugunga au Nord-Kivu, 24/02/2011.

Que faire pour mettre durablement un terme à l’existence des camps des déplacés au Nord-Kivu ? La question a été au centre  d’échanges de deux jours  entre le gouvernement provincial et les acteurs humanitaires à Goma. Alors que le gouvernement provincial soutient que plusieurs zones de retour sont déjà sécurisées, les humanitaires estiment qu’on ne pas chasser de leurs camps les déplacés qui ne peuvent pas rentrer dans leurs milieux d’origines pour des raisons particulières.

Le gouvernement provincial du Nord Kivu dit ne pas comprendre comment les camps des déplacés sont toujours occupés, malgré la restauration de l’autorité de l’Etat dans plusieurs zones de retour.

A l’issue de cette rencontre, le ministre provinciale du Plan, Marie Shematsi, a déclaré:

«Ce n’est pas normal que nous puissions garder des camps autour de la ville de Goma. Ce n’est pas normal aussi que nous puissions avoir des camps par exemple dans le territoire de Masisi; des camps qui [sont là tant pendant la période de paix que pendant celle de guerre]. Finalement nous nous disons: ‘d’où viennent ces populations qui ne savent pas rentrer chez elles pendant qu’il y a la paix?’».

Tout en reconnaissant que le retour des déplacés dans leurs milieux d’origine reste la solution durable à cette existence non désirée de ces camps, les humanitaires indiquent qu’il existe tout de même  des déplacés qui ne peuvent pas encore rentrer chez eux.

A ce sujet, Fafa Atidja, chef de sous bureau Haut Commissariat des Nations unies pour le réfugiés (HCR) à Goma, a fait ces propositions:

«Il faut voir au cas par cas, quels sont les programmes qu’on peut les aider à mettre en œuvre pour que l’aide humanitaire, qui diminue, ne les mette pas dans une situation de vulnérabilité. Et après il y a la question de l’intégration locale. Donc les gens pourraient décider de ne plus rentrer dans leurs zones de retour et s’intégrer…»

Un comité mixte Gouvernement provincial – Humanitaires a été créée pour poursuivre l’analyse des actions concrètes à mener afin de mettre fin à l’existence des camps des déplacés dans cette province.

Le Nord-Kivu compte au moins cinquante camps et sites des déplacés. Selon les humanitaires, près d’un million de personnes sont déplacées dans toute la province, qui a connu plus de deux décennies de guerre.

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