Des ex-Kuluna reconvertis en coupeurs de viande surgelée à Kinshasa

La police interpellant des semeurs de troubles « Kuluna » le 28/04/2013, au stade des Martyrs à Kinshasa, lors du match DCMP contre Lupopo, score : 1-2. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Plusieurs gangsters communément appelés «Kuluna», qui ont changé de vie, s’adonnent à diverses activités au marché Gambela Kinshasa. Ils vendent des sacs en plastique, de l’eau ou contribuent à l’assainissement de ce marché. Beaucoup d’entre eux se sont aussi reconvertis en «Katakata», entendez, coupeurs ou dépeceurs de la viande surgelée vendue dans les différentes chambres froides de la place.  

Assis sur des petits tabourets, des simples pierres ou accroupis, les «Katakata» attendent d’éventuels clients dans l’enceinte d’une chambre froide.

Devant eux, un carton de poulet vide posé à même le sol, avec un morceau de bois dessus et leur machette. La même qui servait quelques mois plus tôt à trancher les mains ou à blesser des paisibles citoyens. Le carton, sert à éviter que les morceaux coupés ne tombent par terre, le bois leur sert de planche.

Ils découpent ces vivres frais selon les exigences des clients. Un poulet par exemple peut être subdivisé à la machette en six, huit ou dix morceaux.

Cédric, 19 ans, fait partie de ces ex-Kuluna reconvertis. Il témoigne sur sa nouvelle activité:

«J’ai abandonné [la pratique de] Kuluna en 2014, quand l’opération ‘Likofi’ [menée par la police contre le gangstérisme urbain] a commencé. Je dépèce actuellement des poulets, la viande, le poisson…Je gagne entre 100 et 200 francs congolais par poulet découpé. »

Cela lui fait entre 4 et 15 000 francs congolais (environ 5 à 17 dollars américains) par jour.

Vendeurs et acheteurs se disent satisfaits du travail de ces jeunes.

«Nous les apprécions  parce que le fait qu’ils soient là pour dépecer attire les clients. J’ai déjà acheté, on a déjà découpé pour moi. Cela m’aide parce que je ne suis pas en mesure de découper un poulet en morceaux aussi bien qu’ils le font», affirme une vendeuse.

Ainsi vendeurs, acheteurs et ces jeunes reconvertis trouvent leurs comptes dans cette activité qui se développe autour des chambres froides. Si les uns bénéficient d’un service, d’autres gagnent ainsi leur vie, après avoir abandonné le banditisme.

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