Une ONG accuse la garde républicaine de la mort de plus de 250 adeptes du pasteur Mukungubila

Des assaillants abattus le 30/12/2013 à Kinshasa, lors de l’attaque de la station de télévision nationale(RTNC) par des hommes non identifiés. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

La Ligue des électeurs accuse la garde républicaine, la garde du chef de l’Etat congolais, d’avoir tué plus de deux cent cinquante adeptes du pasteur Joseph Mukungubila le 30 décembre 2013. Dans un rapport publié jeudi 22 mai sur les attaques contre plusieurs sites à Kinshasa, Kindu, Kolwezi et Lubumbashi, cette ONG, membre de la Fédération internationale de défense des droits de l’homme (FIDH), parle également d’une cinquante de disparus.

Le 30 décembre 2013, un groupe de jeunes avaient attaqué le bâtiment de la radio-télévision publique à Kinshasa. Au cours de la même journée, des attaques étaient également signalées à l’aéroport de N’djili et à l’état- major général des FARDC, toujours à Kinshasa ainsi qu’à Lubumbashi, Kolwezi et Kindu. Les forces de l’ordre étaient intervenues pour ramener le calme. Le bilan officiel avait fait état de cent trois morts.

Dans son rapport intitulé « 30 décembre 2013 : les massacres des adeptes du ministère de la restauration à partir de l’Afrique noire », la Ligue des électeurs dénonce une répression sanglante et de graves violations des droits de l’homme par les services de sécurité et de renseignement congolais.

« On a dénombré plus de 250 personnes décédées. Plusieurs arrestations dans la prison de Kasapa à Lubumbashi et ici à Kinshasa », affirme le secrétaire exécutif de l’ONG, Sylvain Lumu.

Il rejette l’idée d’une action planifiée par des présumés adeptes de Joseph Mukungubila.

« Dans une action planifiée, vous verrez des personnes suffisamment ordonnées, répondant à un commandement avec des moyens de leurs actions. Or, ces personnes n’avaient ni armes à feu, ni un commandement déterminé auquel ils répondaient pour arriver à quelque fin que ce soit », soutient Sylvain Lumu.

La Ligue des électeurs recommande aux autorités congolaises la libération de tous les détenus, la cessation de tous les actes discriminatoires fondés sur l’appartenance supposée audit ministère ainsi que la remise des corps aux familles pour organiser des funérailles.

La Ligue des électeurs propose aussi que l’enquête diligentée par le gouvernement après ces attaques s’arrête.

« Nous pensons qu’il est temps que l’enquête qui est en train d’être menée s’arrête. Que les personnes soient remises en liberté et que les familles retrouvent les corps [de leurs proches] », indique Sylvain Lumu.

Joseph Mukungubila, présumé auteur de ces attaques  du 30 décembre 2013, vit actuellement en Afrique du Sud. Le 15 mai dernier, il a été arrêté puis relâché sous caution par la police sud-africaine.

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