Après le verdict du procès de Minova, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la Ligue des électeurs, le Groupe Lotus, L’Asadho et le Sofepadi dénoncent une justice expéditive et bâclée. Dans une déclaration commune publiée mercredi 7 mai, ces cinq ONG de défense des droits de l’homme affirment que ce procès découragera davantage les victimes des violences sexuelles de porter plainte.
Sur les 39 militaires poursuivis pour les viols perpétrés en novembre 2012 à Minova, deux ont été condamnés pour viols. Vingt-trois ont été reconnus coupables de pillages. Treize autres ont été acquittés.
Le secrétaire exécutif de la Ligue des électeurs, Me Sylvain Lumu, rappelle qu’au début du procès son ONG avait dénoncé l’inconstitutionnalité de la Cour militaire opérationnelle qui a jugé les 39 militaires.
« Nous avions dénoncé l’inconstitutionnalité de la juridiction elle-même. Mais au-delà du fait que nous dénoncions son inconstitutionnalité dès le départ, elle s’est permis d’expédier rapidement comme si on avait que besoin de se débarrasser des victimes et surtout d’acquitter les militaires tout en sachant bien qu’aujourd’hui les auteurs moral et intellectuel et les responsables hiérarchiques demeurent impunis », affirme-t-il.
Me Sylvain Lumu regrette qu’en RDC les victimes des crimes sexuels obtiennent rarement justice.
Il dit s’attendre à ce qu’une « épopée » s’ouvre « pour pouvoir arriver à obtenir une réparation ».
Pour le secrétaire exécutif de la Ligue des électeurs, il faut mettre en place les chambres spécialisées mixtes pour juger les criminels de violences sexuelles en RDC.
Poursuivre les efforts
Pour sa part, le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, salue les efforts fournis pour traduire en justice les auteurs de viols massifs commis à Minova.
Il dit reconnaître les difficultés qui se posent pour la poursuite des crimes de violence sexuelle dans les situations de conflit et encourage les autorités de la RDC à poursuivre leurs efforts pour identifier et traduire en justice les auteurs restants.
Dans un communiqué rendu jeudi 8 mai, le chef de la diplomatie britannique affirme que « l’éradication de la violence sexuelle de zones des conflits est d’une importance fondamentale à la paix et la sécurité internationales ».
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