La Tribune des femmes politiques de l’opposition (TFPO) dénoncent les expulsions des Congolais de la RDC vivant à Brazzaville, capitale de la République du Congo. Une quarantaine d’entre elles ont organisé un sit-in devant l’ambassade du Congo-Brazzaville lundi 5 mai. Elles demandent au gouvernement de rappeler son ambassadeur et de fermer les frontières. L’opération d’expulsion des ressortissants de la RDC en séjour irrégulier à Brazzaville dénommée « Mbata ya mokolo » (gifle de l’aîné en français) a débuté le 14 avril dernier. Elle s’accompagne de violences et cible parfois des personnes qui séjournent légalement à Brazzaville, indiquent des témoins.
Pour la Tribune des Femmes politiques de l’opposition, le gouvernement doit réagir en tenant compte du principe diplomatique de la réciprocité, car la responsabilité de protéger la population congolaise lui incombe.
« Nous assistons passivement à cette expulsion sans pour autant que le peuple congolais ne sache quelle en est la motivation et quelle en est la cause. C’est de notre devoir d’exiger de notre gouvernement des explications. Et la façon dont on nous expulse, il va de soi que l’on puisse nous donner des explications », a ajouté Fifi Osambia.
Ces femmes décrient aussi les conditions dans lesquelles vivent les expulsés « entassés » dans des sites d’accueil à Kinshasa.
Les expulsés de Brazzaville sont regroupés au stade Cardinal Malula et dans la cour de la maison communale de Kinshasa depuis samedi 26 avril. Sans bâche pour la plupart, ils reçoivent de soins médicaux dans des cliniques mobiles du Programme national des urgences et action humanitaire du ministère de la Santé, installées à la maison communale depuis jeudi 1er mai. Mais le personnel soignant manque encore du matériel nécessaire pour assurer une bonne prise en charge des malades. La Croix-Rouge aide les expulsés grâce aux dons des privés et des églises.
Devant le refus de l’ambassade de la république du Congo en RDC de leur ouvrir ses portes après un sit-in de deux heures, ces femmes politiques se sont dirigées vers le quartier général de la Monusco, déposer leur memo au représentant de l’ONU en RDC.
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